Chroniques

Hors-jeu : Art Noble mais inconnu

Pourquoi la boxe sport, majeur et traditionnel où les Marocains ont toujours été hautement représentés, est ainsi occultée ? Les boxeurs nationaux luttent honorablement pour décrocher le maximum de tickets pour les Jeux Olympiques d’Athènes. Combien de Marocains sont au courant ?
Pourquoi cette désaffection des médias par ailleurs en extase devant des sports presque méconnus spectacles débiles sans danseurs, chanteurs, ni comédiens, mais des énergumènes abusés et rejetés par les maisons de disques manipulatrices.
Des noms qui ont forcé le respect et la reconnaissance semblent, de nos jours, comme s’ils n’avaient jamais existé. Combien de jeunes se souviennent du grand Mokhtar Mimoune, de Mohamed Zerrougui ou de Tibazi Abdellah ? C’est à peine s’ils retiennent le nom d’Achiq et de Khalid Rahilou, et encore faut-il que cers derniers fassent des apparitions de temps à autre pour ne pas sombrer dans les oubliettes. Aujourd’hui, les Hicham Misbah, Tahar Tamsamani, Hicham Nafil et leurs autres collègues n’ont rien à envier aux meilleurs boxeurs du continent africain, et font honneur au drapeau national, mais ils demeurent ignorés. Comme si le mal endémique et la précarité dont souffre la boxe n’étaient pas suffisants. La majorité des salles de boxe ne disposent pas du minimum requis d’installations et de moyens. Ces champions, dont la télévision ne se souvient qu’à la veille d’une compétition internationale, évoluent dans des salles meurtries, avec du matériel antique et une atmosphère qui pique les narines. Nous exigeons d’eux le maximum possible d’efforts, mais que leur offrons-nous en contre partie ? En plus, la carrière d’un amateur dans la boxe est souvent condamnée d’avance. Et dire qu’il s’agit là d’un sport particulier qui reste le seul à être appelé le Noble Art à travers le monde. C’est le sport de Marcel Cerdan, de Jake LaMotta, de Mohammed Ali et Joe Frazier. Il y a trois décennies, il n’y avait personne de plus important dans le monde du sport que Mohammed Ali.
La boxe ne mourra totalement jamais, elle est comme les autres sports éternels. Le concept d’êtres humains se battant existe depuis le début des temps. Ces humains ne cesseront pas de se battre pour divertir les autres. Ça n’arrivera pas. Mais au Maroc, il faudrait se pencher de très près sur la politique à suivre par rapport à cette discipline. Ou bien on lui accorde la place qu’elle mérite, ou on la radie une bonne fois pour toutes puisque nous sommes incapables d’assumer. La boxe continue de susciter l’intérêt des jeunes.
D’ailleurs la plupart de nos représentants dans les éliminatoires pour la qualification aux J.O d’Athènes 2004 sont natifs des années 80. Lorsque les champions sus-cités évoluaient sur les rings, ils n’avaient pas encore l’âge de cinq ans. Autrement dit, ces jeunes ne s’intéressent pas à la boxe juste pour suivre les exemples de leurs aînées lointains, mais parce que cette discipline a toujours été populaire au Maroc. Les conséquences de ce qu’on ne fait pas sont toujours les plus graves.

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus