Le directeur administratif ou le secrétaire général du GNF, c’est selon Mohamed Naciri, représente, à lui seul, un cas d’étude de l’espèce des dirigeants de notre football. Il est l’un des rares instituteurs à avoir accédé au club restreint que constituent les barons de la fédération. Arabisant à l’absolu, on ne sait pas comment il a grimpé toutes les marches de la pyramide footbalistique pour arriver au sommet. Pourtant Naciri n’avait rien de quoi se prévaloir quand il a débarqué à Mohammedia à la fin des années soixante-dix. Il n’était ni un ex-footballeur, ni un féru connu de la balle ronde. Il était tout simplement un instituteur qui a su percer quand il avait trouvé une brèche au sein du club du Chabab de Mohammédia.
Depuis, il en est devenu le charismatique secrétaire général à vie. Pourtant tous les vents soufflaient contre lui : il n’est pas originaire de la ville, n’est pas l’un de ses notables et est de surcroît mal aimé par la plupart des Chababistes. Mais l’homme n’en a cure et a résisté à toutes les attaques pour arriver à ses fins.
C’est un fin diplomate qui sait plier l’échine quand il sent la tempête venir, il est conciliant avec le pire de ses adversaires et demeure un beau parleur. Il sait où il va, c’est pour cela qu’il ne s’arrête devant aucun obstacle pour s’accrocher à son poste et ses privilèges. Même si dans le fond, il ne possède pas les compétences d’un dirigeant attitré. Il est capable de tous les coups inimaginables, il peut fomenter toutes les machinations si jamais il voit venir un danger quelconque. Il est intraitable quand son statut est mis dans le collimateur, autrement il est capable d’amadouer les plus grands de notre football par son verbe facile et sa capacité de convaincre. C’est un démagogue avéré à l’apparence gentil mais qui peut sortir l’artillerie lourde pour contre-attaquer quand il est acculé à la défensive.
Malgré toutes ces contraintes, il a su donner de lui une image d’un homme sincère dans sa quête à servir le football par sa franchise et son dynamisme. Pour ce faire, il a usé et abusé des médias pour se faire remarquer et s’ériger comme l’analyste attitré de notre football. Mais l’instituteur a souvent parlé dans le vide, trempé dans le ridicule et versé dans l’hypocrisie. Il est tout sauf un enfant de choeur, mais il n’a jamais été à la hauteur du dirigeant célèbre qu’il s’estime être. Autant que tous les autres dirigeants de notre football qui font beaucoup plus dans la démagogie que dans le rationnel.