Chroniques

Hors-jeu : On achève bien les champions

Said Aouita est un homme qui a les défauts et les qualités communs à tous les êtres humains. Seul l’Eternel est parfait. Et l’être humain est faible. Chacun de nous cultive en lui des comportements déplacés qu’ils croit bien placés.
Chacun de nous croit avoir toujours raison face aux erreurs des autres. Chacun de nous a quelque part en lui, un brin de jalousie, d’animosité, d’agressivité, d’égoïsme, voire d’ostracisme. C’est la nature innée de l’homme sauf qu’elle diffère d’intensité chez les uns et les autres et qu’elle devient inhumaine quand le sentiment se transforme en acte du mal.
Said Aouita est peut-être un homme impulsif, caractériel et souvent piégé par l’onde de choc de son franc-parler. Mais il n’est aucunement un homme qui agit volontairement pour faire du mal à ses semblables en dehors de ses prises de position sur la gestion des dirigeants de notre sport. Il a fait honneur au Maroc, mieux que ceux qui s’attaquent à lui aujourd’hui, d’une manière honteuse, hideuse, vicieuse et pernicieuse. Aouita, pour les amnésiques, est cet athlète à propos duquel Feu SM Hassan avait un jour dit qu’il a fait connaître son pays mieux que le roi du Maroc. Mais au lieu que ce champion soit porté au Panthéon, il s’est trouvé des gens qui ont tout essayé pour l’enfoncer au plus bas de l’échelle. Quand en 1994, il a claqué la porte de la fédération, tout le monde s’est rallié la puissance –éphémère- de Mediouri pour fustiger Aouita de tous les maux. À l’époque une française résidente au Maroc, très indignée par le lynchage médiatique de Said, nous avait contacté pour nous dire combien elle était écoeurée et blessée qu’un champion hors-pair soit jeté en pâture par les siens. On ne sait pas si cette grande dame réside toujours au Maroc, mais elle aura honte de nous, Marocains, quand elle saura que les mêmes détracteurs d’Aouita, sont allés lui taper dessus en Australie.
Plusieurs journaux australiens notamment «Herald Sun» et «l’Australien» ont publié des interviews d’Aziz Daouda, dans lesquels il gomme tout le curriculum vitae de l’ex-champion du monde. C’est incroyable comme l’Australie est très proche de nous pour qu’un Marocain trouve le moyen d’abattre un autre Marocain à travers ses médias.
En pleine crise de l’îlot Leila avec l’Espagne, l’unanimité des Marocains contre l’occupation n’a été altérée que par un seul obscurantiste de l’islam politique. On découvre que l’obscurantisme se cache ailleurs derrière un libéralisme de façade qui prône l’ignominie. On achève bien les champions.

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc