Chroniques

Le talent à 16 ans

© D.R

Jeudi 20 avril les jeunes de Marocains Pluriels Juniors et la Librairie Préface initiaient la 1ère édition d’une toute nouvelle activité «Jeunes en Préface», dont l’invité était Driss Jaydane – l’écrivain et philosophe – et le sujet: le rôle de la jeunesse dans la société, et dont l’objectif est de promouvoir les talents de l’écriture et d’encourager la lecture.

L’un des volets de « Jeunes en Préface» est l’organisation d’un concours baptisé «Plume d’Or» qui fait appel aux jeunes auteurs en herbe, invités à envoyer leurs écrits et que la Librairie Préface dote de prix récompensant 3 gagnants à chaque Edition.

Ce mois-ci ce sont plus de 15 très jeunes talents qui ont répondu présent faisant parvenir à MPj textes, poèmes et nouvelles et dont les vainqueurs sont :

– 1ère place : Mahdi Chaoui

– 2ème place : Ines Fakiri

– 3ème place : Noemi Beloulo.

Je voudrais vous faire découvrir le poème classé premier, œuvre du très jeune Mahdi Chaoui. La force de ses mots, l’harmonie de ses phrases, leur sonorité ont conquis le public présent, venu nombreux pour cette première édition.

En lisant ces vers gardez à l’esprit que ce jeune auteur a 16 ans et que son ode à la jeunesse, qui est aussi un plaidoyer, outre sa beauté, doit nous interpeller par sa profondeur. Bien sûr chacun l’interprétera, le ressentira, le vivra selon sa propre perception, sa propre sensibilité et c’est bien l’objectif d’un poème. Personnellement un vers m’a transpercé et me hante : «Qu’ils se crèvent les yeux de ne pas avoir su voir!».

Cruelle mais ô combien véridique sentence…

Qui saura prendre en compte les demandes, les attentes, les espoirs mais aussi les désespoirs et les indignations de cette jeunesse ?

Ecoutons leurs chansons, leur rap, leurs textes, leurs poèmes. Attachons-nous à leurs publications sur les réseaux sociaux, leurs manifestations dans la vraie vie et alors si nous le voulons nous trouverons les réponses à leur apporter…

Si nous le voulons ! Tout est dans ces quelques mots. Après ce préambule, permettez-moi de vous inviter à lire le poème de Mahdi et l’apprécier.

              Dissidence.

L’heure est-elle venue de sonner,

Ce sinistre signal d’alarme ?

Fièrement, prendre les armes,

Trop longtemps, l’on nous a bâillonnés.

Aujourd’hui, peut-être, saurons-nous,

Essuyer cette crasse amassée sur nos genoux.

Face à cette sempiternelle infortune,

Pourrons-nous dresser ces remarques inopportunes ?

Jusqu’où s’élèvera le son de notre voix ?

Se peut-il que par sa force, puisse-t-elle,

Obvier aux dangers, aux multiples trépas ?

Ou simplement servira-t-elle de support aux crécelles?

Que nous importe la rébellion d’un Sisyphe,

Lorsque nos dieux arborent un comportement des plus abusifs ?

Jusqu’où réduiront-ils notre rôle,

Si ce n’est pour leur apporter leur gnôle ?

Fils d’Atlas, supporterons-nous ce poids sur nos épaules ?

Trop longtemps minorés dans cette ignoble geôle,

L’heure est maintenant venue de s’évader,

Laisser libre cours à nos pensées ; s’en aller gambader.

Ô radieuse jeunesse, laisse éclater au grand jour,

L’aveuglante lumière de ton savoir.

«Qu’ils se crèvent les yeux de ne pas avoir su voir !»

Heureux vent de renouveau, balaye tout aux alentours !

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