Chroniques

Point de vue: Appel sans frontières !

© D.R

Le mal-être de la jeunesse est devenu en cette période de pandémie un fléau mondial : aucun pays, aucune jeunesse ne sont épargnés.

Bien évidemment certaines Nations où la place des jeunes est encore négligée souffrent plus que d’autres.
C’est le cas chez nous où même hors pandémie une grande partie de notre jeunesse est marginalisée, incomprise, exclue.
Une initiative vient d’être lancée en France, que j’ai trouvée très juste et venue à point nommé, l’appel lancé par plus de 150 personnalités «Non à une génération sacrifiée», invitant à la mobilisation.

Je l’ai lu attentivement et j’y ai retrouvé beaucoup de nos maux et de propositions qui sont tout aussi vraies chez nous.
Il s’agit en quelque sorte d’un manifeste appelant à l’engagement, l’action, la lutte contre la résignation.
Les conséquences de l’épidémie sont terribles pour les jeunes, qui voient les plus belles années de leur vie s’envoler -partagées entre inertie et désespoir : «la jeunesse est empêchée d’étudier, de travailler, de se cultiver, de se rencontrer, d’aimer, voire de se nourrir, se soigner, se loger»
À la souffrance matérielle s’ajoute la souffrance psychique.

Les générations actuelles ne peuvent pas se projeter dans l’avenir et en sont réduites à survivre, une phrase de cet appel m’a beaucoup touché, elle dit sans ambiguïté : «L’avenir d’un pays, c’est sa jeunesse. Or si l’on reste sans agir, cette jeunesse risque de devenir le problème n°1», je pense que chez nous, nous y sommes, même si je dis les choses différemment. En effet dans mon livre «De l’autre côté du soleil» j’écrivais déjà il y a 5 ans : le progrès de notre pays ne pourra se faire sans sa jeunesse, si celle-ci est marginalisée durablement elle sera comme une épine dans notre pied qui nous empêchera d’avancer.
On le voit sans cesse au quotidien: de nouveaux bus -aussitôt mis en service- sont vandalisés ; des jeunes à qui l’on propose un emploi ne peuvent s’y maintenir avec sérieux, faute d’éducation au travail ; la fuite en avant -s’apparentant à une forme de suicide- touche un nombre croissant de nos jeunes : drogue, tentation de l’immigration clandestine, alcool…/…
Il est urgent qu’une mobilisation générale soit décrétée, une mobilisation de toutes et tous. Chacune et chacun, entrepreneur, salarié, retraité, indépendant, agent public, ouvrier, agriculteur, artisan, enseignant, chercheur, employé, cadre, investisseur, étudiant, artiste, journaliste, militant syndical, bénévole associatif, parent ou grand parent, visible comme invisible, doit pouvoir répondre à deux simples questions :
– Qu’est-ce-que je fais, moi, personnellement et concrètement pour les jeunes?
– Quelles décisions pour la jeunesse doivent être prises par les pouvoirs publics, les dirigeants d’entreprises, et les institutions internationales ? La promotion de cette cause concerne au même titre les individus, les ONG et associations, les gouvernements et les collectivités territoriales, les entreprises, les investisseurs, les institutions publiques et privées, les partis politiques et les organisations syndicales…/…
Bien sûr il serait absurde, inutile et dangereux de décréter la mobilisation générale pour la jeunesse, sans la participation des jeunes eux-mêmes, ils doivent être le moteur et l’âme de cette dynamique.
Tous les vecteurs de communication doivent être mobilisés, à commencer par les réseaux sociaux, les médias traditionnels, les associations ainsi que les circuits informels.
Je fais nôtre cet appel, m’y retrouvant au mot prêt…en vous en donnant l’esprit et la lettre j’espère de tout cœur que 150 d’entre vous s’y retrouveront et seront disposés à lancer – à notre tour- un «Manifeste pour la jeunesse marocaine»…
Je suis à votre disposition pour cette noble et indispensable initiative !

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