Chroniques

Post-scriptum : Paris accueille le Sahara marocain

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C’est Si Mohamed Berrada –P-dg de Sapress- initiateur du débat, qui avait invité l’auteur de l’ouvrage Abdelhamid El Ouali a venir « plancher » devant un public composé de Marocains (es) de France, de Français intéressés par le sujet et de très nombreux journalistes. Ancien chargé de mission auprès des Nations Unies, passé par le HCR, le professeur et Ouali sait de quoi il parle, et c’est avec un grand sens de la pédagogie que pendant plus d’une heure, il s’est employé à expliquer l’initiative proposée par le Maroc depuis 2 ans. Toit d’abord, il replaça cette «nouvelle approche» dans son contexte international, au moment où les grands pays démocratiques effectuent une révision en profondeur sur le principe d’autodétermination, lui substituant celui d’autonomie. Notamment après le 11 septembre, où les pays occidentaux qui favorisaient les volontés d’indépendance (pour mieux les dominer) ont voulu mettre fin à cette politique qui créait des micro-Etats ingouvernables et menait à la désintégration…Le Maroc dans son approche «d’autonomie territoriale»; dont par exemple- est issu le cas de la Catalogne, en Espagne ; a su s’inspirer du meilleur pour proposer un modèle performant : un Parlement local, un exécutif en émanant avec un réel pouvoir, mais aussi en matière de justice, l’installation de tribunaux locaux, sans négliger l’association des représentants locaux dans les affaires de diplomatie les concernant. Pour Abdelhamid El Ouali et nombre d’acteurs en la matière, le principe même d’autodétermination a échoué ce qui est  heureux car si l’indépendance avait dû réussir l’impact sur la Kabylie, la Mauritanie, le Sénégal… aurait été inéluctable. L’autonomie proposée pour le Sahara doit l’être pour toutes les régions du Maroc, en fait une régionalisation «avancée» mais graduelle. Le Maghreb tout entier est d’ailleurs concerné qui aujourd’hui doit faire ce que l’Europe a fait pour l’Espagne, il y a 30 ans. L’assistance, visiblement à la recherche d’arguments et de propositions concrètes, était heureuse d’enfin comprendre des mécanismes trop souvent obscurs lorsqu’ils sont «émis» par la diplomatie. Le débat fut d’ailleurs passionné !
Nombre d’intervenants insistèrent d’ailleurs sur le sort réservé aux populations des camps  de Tindouf, en dehors de tout droit international. C’est dans sa conclusion, que le professeur El Ouali fut encore plus «percutant», expliquant que l’Algérie avait compris que c’est au cœur de la société civile dans les pays démocratiques que la question se jouerait. Et c’est là que le rôle de la communauté marocaine à l’étranger prend une dimension cruciale ; nos compatriotes présents l’ont bien compris eux qui dans leurs différentes interventions ont insisté sur leur volonté d’agir – bien que se trouvant souvent à court d’arguments. C’est l’un des mérites du Smap Immo 2009 d’avoir répondu à ce besoin. Le Parc des Expositions de Paris ce vendredi se conjuguait avec Sahara marocain.

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