Astrologie, les dessous d’un business très juteux

Amour, santé, argent sont les mots clés pour prédire l’avenir. Chaque début d’année promet de nouvelles prédictions pour les adeptes de l’astrologie. Une pratique qui est devenue un segment fructueux. Un service payant certes, mais ceux qui s’y adonnent le font à cœur joie. Les supports diffèrent, mais le but reste le même : prédire l’avenir  ou du moins s’en approcher. Sites Internet, guides astrologiques, revues et services téléphoniques sont à la disposition de tous les curieux désirant s’informer sur leur futur. Pour les sites Internet, les stratégies sont identiques. Une démarche progressive se basant sur l’envoi des news lettres. Les internautes bénéficient de prévision quotidienne, mensuelle voire même d’études personnalisées. Excepté  certains cas, ces prestations de services sont généralement gratuites.
De toutes les façons, les concepteurs des sites s’arrangent toujours à faire payer les visiteurs d’une quelconque manière. Faute de sites astrologiques marocains, les accros de cette discipline se dirigent vers les sites étrangers. Pour bénéficier de ces services, ils doivent s’acquitter des honoraires des astrologues en ligne qui s’élèvent au-delà de 6 euros soit 68 DH, payables par carte bancaire. Les astrologues virtuels usent de différents stratagèmes commerciaux pour séduire les passionnés. Ils promettent des solutions aux chagrins d’amour et des combines pour tirer le jackpot… Concernant les guides astrologiques et les revues, ce sont des supports classiques indémodables. À la fin de chaque mois, les librairies reçoivent de nouveaux arrivages pour tous les signes astrologiques.
«Il y a une demande considérable pour ce genre de publication. Les prix sont à la portée de toutes les bourses. Les publications arabes sont les plus vendues en comparaison avec les autres. Leur prix se situe entre 5 et 100 DH. Elles se présentent sous différents formats : guide annuel, mensuel ou par thème astral», déclare un libraire du centre de la métropole casablancaise. Ceux qui cherchent des prévisions plus détaillées et personnalisées, contactent les services téléphoniques. En tête de liste de ces prestataires de services, les chaînes satellitaires. À travers des émissions dédiées à cet effet, des astrologues se relaient sur les plateaux pour livrer leurs prédictions en faisant appel à la numérologie, le tarot, la cartomancie… Une aubaine pour les chaînes satellitaires et les opérateurs téléphoniques qui voient le nombre des SMS (messages téléphoniques) envoyés par les spectateurs fléchir durant cette plage horaire. Les spectateurs payent en plus du coût du message, une taxe spécifique à chaque opérateur allant jusqu’à 10 DH. Si un tel marché existe c’est grâce à l’existence effective d’une certaine clientèle. «Je me suis attachée aux prévisions astrologiques par curiosité. Au début j’étais fidèle aux rubriques horoscope. À ma grande surprise, il s’est avéré que cela correspondait parfaitement à la réalité», confesse Siham une jeune casablancaise. «Par la suite, j’ai souscrit à plusieurs sites de médium et c’est à ce moment-là que j’ai commencé à prendre conscience et à comprendre que toutes les prévisions sont fictives. Elles ciblent l’inconscient de la personne, surtout si cette dernière passe par une période délicate», conclut-t-elle. «Le profil type de cette catégorie de personne est marqué par un manque de confiance en soi. Ils scrutent quotidiennement ce que les astres leur réservent parce qu’ils ont peur de se projeter dans l’avenir. Pour eux, l’astrologie est le garant d’une bonne décision prise ou à prendre dans le futur. À la longue consulter son signe astral se transforme en une vraie addiction difficile de s’en détacher», affirme Mohamed Ali professeur universitaire. En chaque début d’année, le scénario est le même. C’est une période de forte affluence mais également de bilan et de résolutions. Les différents commerces s’en mettent plein les poches. Tandis que d’autres sont encore à se demander qu’est-ce que leurs astres leur prédisent ce mois.