La Cour d’appel de Casablanca a décidé jeudi de convoquer la députée Halima Assali qui avait porté plainte pour diffamation contre l’hebdomadaire Tel Quel pour connaître "le préjudice que lui a causé l’article incriminé". Mme Halima Assali, députée du mouvement populaire (MP, centre-droit), doit être entendue par le tribunal le 21 novembre. La requête avait été formulée par le collectif d’avocats de TelQuel qui estimait sa présence indispensable en raison de la "gravité de l’accusation de diffamation" portée par la plaignante à l’encontre de la revue. "C’est une première qu’un tribunal convoque un plaignant, de surcroît une représentante du peuple, dans une affaire de diffamation", s’est félicité l’un des avocats du magazine, Me Mohamed Karam. Le 15 août, deux journalistes marocains de l’hebdomadaire avaient été condamnés en première instance à Casablanca à deux mois de prison avec sursis. Le directeur de Tel Quel, Ahmed Reda Benchemsi et Karim Boukhari, auteur de l’article incriminé, ont été également astreints à payer solidairement 2.500 dirhams d’amende et un million de dirhams à titre de dédommagement. Dans un billet satirique intitulé "Secret d’une brune", Karim Boukhari avait retracé dans le numéro 184 de "Tel Quel" l’évolution, selon lui, de la carrière d’une députée, "originaire du Moyen-Atlas", en lui accordant le nom de Asmaa "pour éviter qu’elle ne crie à la diffamation". M. Boukhari avait souligné que son billet était "humoristique" et qu’il n’avait pas nommé la députée qui a porté plainte.
Un rassemblement de solidarité avec TelQuel s’était tenu mardi à Casablanca pour protester contre les amendes que la justice marocaine inflige à la publication. TelQuel, dont le siège est à Casablanca, a été condamné le 24 octobre par un tribunal local à verser 10.000 dirhams d’amende et 900.000 dirhams de dommages et intérêts, dans une autre affaire de diffamation.