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La Belle Vie

Il s’agit de petits regards sur des histoires de tous les jours, cueillis dans le train, dans la rue, à la maison, dans le métro, dans un festival de bande dessinée… Certains personnages sont récurrents comme un chômeur angoissé, un auteur de bande dessinée, un couple et un petit garçon de cinq ans. Ce défilé sans ordre précis se montre tour à tour burlesque, révoltant, pathétique, réjouissant, ou grotesque. C’est des histoires torturées, un ton ombrageux, presque gothique, à la lisière du fantastique ; un trait expressionniste inimitable, nerveux, comme gravé au couteau dans la page. Du moins c’est ce que l’on croyait. Contre toute attente, voilà que le créateur du légendaire « Adam Sarlech » ose la légèreté, laisse de côté la fiction et intitule un album « La Belle Vie ». Le Garonnais, dans un inhabituel demi-format, livre un ouvrage caustique, pétillant, s’attachant à décrire les petites absurdités du quotidien. Avec un regard acerbe mais toujours tendre, il rie, s’indigne, râle, aime, s’insurge, dévoilant un talent qu’on ne lui connaissait pas : l’art de croquer ses semblables. Passant aisément d’un clochard saoul à un gamin turbulent de 5 ans, Bézian parient même, à travers le personnage de l’auteur de bande dessinée notamment, à jouer sur une autodérision très drôle.

La Belle Vie de Frédéric Bézian
Éditions : Delcourt, 2008


L’Oiseau-émoi

Personnage étrange, fidèle compagnon, l’oiseau-émoi détient la clé de nos secrets les plus intimes. Il est l’incarnation de notre esprit. À travers un récit subtil et poétique, déjà traduit dans le monde entier, Michal Snunit apaise les tourments de l’âme, ce feu qui couve et souvent s’anime sans que l’on puisse le maîtriser. Au détour de rimes habiles, elle rappelle l’importance de se sentir en accord avec soi-même. Les mots sont choisis, comme la figure symbolique de l’oiseau, frêle boule de plume recroquevillée sur elle-même dans la chaleur du nid qui se change en un être libre capable de voler. Si le message est ici l’essentiel, Martine Delerm l’enrichit d’illustrations tout aussi soignées. Délicates, nuancées, elles adoptent des tons sobres de bleu, de vert et de marron. Au plus près des mots, elles évoquent les volutes de la pensée. Les lettres aussi, quelquefois, sortent de leur droite ligne pour se promener sur les pages.

L’Oiseau-émoi de Michal Snunit et Martine Delerm
Éditions : Seuil, 2008



L’Amour sur un fil

Le fil de l’amour est une construction fragile, lente, qui demande beaucoup d’imagination. C’est en tout cas ce que semblent évoquer les auteurs de « L’Amour sur un fil », ou l’union de textes courts d’Alexandra Carrasco avec des illustrations de Marianne Le Vexier. Ensemble, elles ont créé une nouvelle graphique avec pour héroïne une princesse… Mais qu’on ne s’y trompe pas, il n’y a rien de classique là-dedans. Apposée à des dessins qui jonglent entre le monde de l’enfance et des peurs très adultes, la nouvelle est une réécriture du thème du conte de fées tourné à la sauce Queneau.

L’Amour sur un fil de Marianne Le Vexier et Alexandra Carrasco
Éditions : Valhermeil, 2008

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