Une explication, à fleurs mouchetées, a opposé, lundi 7 novembre dernier, le nouveau directeur général de l’ONMT, Abbès Azzouzi, au président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière, Abderrahim Oumani. Entre le premier, qui reconnaît avec humilité sa qualité de novice, et le second, un capitaine de l’industrie hôtelière, qui acceptât le débat sans a priori, la conversation fut à tout égard constructive. Sans susceptibilités.
Dommage que la salle ne soit pas comble et que le ministre du Tourisme, en gardien de la politique d’efficience et d’efficacité, soit retenu en otage par un emploi du temps que ses représentants diront chargés.
Le sujet du jour intéresse tout le pléthore de décideurs, de professionnels et d’invités, qui s’apprête à prendre part au WTM de Londres, lequel s’ouvre ce 14 novembre. Il s’agit de l’utilité de dépenser annuellement 24 millions de dirhams pour dresser des stands à Deauville, à Londres, à Madrid et à Milan. Depuis 30 ans, cela dure. Quelles en sont les retombées? s’interroge le directeur général de l’ONMT.
Et de préciser que les professionnels, à qui a été mallé chacun en ce qui le concerne et selon son titre, le programme des salons auxquels participera le Maroc en 2006, n’ont pas réagi.
L’Office voulait que chacun apporte sa suggestion pour que des rectifications puissent être faites à temps. Hélas ! Pas de réponses.
De même, invités à chaud à faire le bilan de leur participation au salon de Deauville, beaucoup de nos honorables représentants de la profession ont parlé d’autre chose. Remuant le couteau dans la plaie, Azzouzi décrit amèrement des salons-souk où chacun se trimballe avec sa brochure et où, finalement, il n’y a pas de stratégie commune. Mais à qui la faute, sommes-nous tentés de lui demander ?
Piqué au vif, M. Oumani qui avait gentiment ouvert les hostilités en demandant des séances de préparations d’avance, au lieu des «potages» de chiffres jetés au visage de séminaristes la veille des rencontres internationales, reprend la parole et insiste sur la nécessité d’un bilan des participations marocaines aux salons internationaux.
Il s’agit d’un exercice nécessaire qui incombe aussi bien l’Office que les professionnels. L’évocation de ce sujet lors de l’assemblée générale ordinaire de la Fédération nationale du tourisme, tenue à Casablanca, a donné des couleurs à cette rencontre boudée par beaucoup de professionnels, contrairement aux assemblées électives. Pourvu que le débat n’en reste pas là et que la logique du bilan soit maintenue.