Economie

Fès innove en matière immobilière

La croissance urbaine accélérée de la ville de Fès est génératrice de profondes mutations socio-économiques dont la plus importante se manifeste à travers la prolifération de l’habitat sauvage insalubre. Cette ville a connu une extension anarchique très rapide. Dès le début des années quatre-vingt apparaissaient des zones d’habitat anarchique et non réglementaires aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des périmètres urbains. L’ampleur du phénomène était telle qu’il fallait réagir vite et énergiquement.
L’Agence urbaine et de sauvegarde de Fes a dû recourir aux grands moyens pour endiguer ce phénomène devenu récurrent. Elle a opté pour une nouvelle stratégie pour inciter les promoteurs à investir massivement dans le logement social et économique.
Sa nouvelle politique faisait appel à plus de souplesse et moins de bureaucratie, dans les procédures d’octroi des autorisations, à la transparence et la concertation avec les partenaires économiques et sociaux.
L’évolution ascendante du nombre de projets homologués durant les trois derniers exercices de l’Agence confirme la pertinence de ces options stratégiques. D’année en année, depuis 2000, les logements générés par les projets autorisés progressent à une moyenne de plus de 80 %. C’est dire le dynamisme imprimé au secteur de l’immobilier destiné aux couches de la société la plus défavorisée de la ville de Fès.
L’effervescence constatée résulte de la conjonction de plus d’efforts axés particulièrement sur l’encouragement de l’investissement dans ce type d’habitat, à travers une nouvelle démarche d’instruction des dossiers soumis à l’appréciation de l’Agence.
Seule la défense de l’intérêt général contre toute mauvaise interprétation des textes juridiques et réglementaires entrait en ligne de compte. Tout le reste était négociable, pourvu qu’il réponde à l’attente des Fassis.
L’application de ces orientations se voulait l’illustration de la nouvelle conception de l’autorité préconisée par les plus hautes autorités du pays. Tout le monde pouvait constater l’instauration d’une nouvelle lecture de la loi, plus appropriée et basée sur le principe de dérogation à certaines clauses de la loi jugée inappropriées et s’opposant à l’émergence de projets bénéfiques pour la cité. Exemple : la commune de Fès-Saïss est le théâtre d’une expérience originale en matière de lutte contre l’habitat insalubre. Elle est initiée par l’Agence urbaine avec la collaboration d’un promoteur immobilier.
Ce dernier s’est engagé à prendre en charge et à livrer 300 logements que la Commune allouera aux bidonvilles de sa circonscription. En contrepartie, les autorités locales se sont engagées à ouvrir la totalité de la zone du projet au périmètre urbain d’où il était exclu.
Des initiatives de ce genre, nous les devons à M. Sayfeddine Kharchafi, directeur de l’AUSF, architecte DPLG, lauréat notamment de l’Ecole nationale des Ponts et chaussées et de l’Institut des Constructions industrialisées et décoré du Mérite national, qui a su mettre en pratique les nouvelles orientations de l’Etat en matière d’habitat et insuffler à ce secteur un dynamisme jamais égalé à Fès.

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