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Industrie : Nouveau positionnement de Casablanca-Settat

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Souveraineté industrielle. Les territoires se positionnent alors que le Maroc mène une politique basée sur le renforcement de la souveraineté industrielle. C’est le cas pour la région de Casablanca-Settat qui compte créer de nouvelles zones industrielles. Les détails.

Face à la forte concurrence des territoires un peu plus au nord, la région de Casablanca-Settat affiche un nouveau positionnement et soigne son foncier industriel. Dans ce sens, une convention-cadre pour le développement des zones industrielles au niveau de la région de Casablanca-Settat vient d’être signée à Casablanca. Cette convention-cadre, qui implique comme partenaires le conseil de la région de Casablanca-Settat, le ministère de l’industrie et du commerce, le ministère de l’économie et des finances et la wilaya de la région Casablanca-Settat, vise à développer des zones industrielles au niveau de la région de Casablanca-Settat, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan de développement régional de Casablanca-Settat 2022-2027. Ladite convention, signée par le ministre de l’industrie et du commerce, Ryad Mezzour, le wali de la région de Casablanca-Settat, gouverneur de la préfecture de Casablanca, Mohamed Mhidia, et le président du conseil de la région de Casablanca-Settat, Abdellatif Maâzouz, s’assigne pour objectifs l’amélioration de l’offre territoriale de la région, l’attraction de l’investissement créateur de valeur ajoutée, la création d’emplois qualifiés et durables et l’aménagement de zones industrielles et de zones d’activité de proximité. Au menu, la création de quatre zones industrielles, à savoir la zone industrielle Laghdira à la province d’El Jadida sur 257 ha, la zone industrielle Had Soualem dans la province de Berrechid sur 78 ha, la zone industrielle Fiaset dans la commune Mzamza (province de Settat) sur 52 ha et la zone d’activité de proximité Arrachad dans la commune Mjjatia Oulad Taleb (province de Médiouna) sur 4 ha.

À cette occasion, Ryad Mezzour a affirmé que cette convention-cadre vise à renforcer l’infrastructure dédiée à l’investissement dans le secteur industriel, contribuant ainsi au renforcement du positionnement de la région de Casablanca-Settat. Le ministre a ajouté, dans une déclaration à la MAP, que Casablanca-Settat «occupe le devant de la scène nationale en matière de développement industriel, d’innovation industrielle et de création d’emplois». Il a, en outre, mis en avant la position de premier plan de cette région dans la qualification des compétences nécessaires au développement de l’industrie nationale, soulignant que la région de Casablanca-Settat dispose de tous les atouts pour abriter la majorité des secteurs industriels.

Pour sa part, Abdellatif Maâzouz a affirmé que la signature de la convention-cadre pour le développement des zones industrielles «s’inscrit dans le cadre de la vision de SM le Roi Mohammed VI en faveur du développement d’une industrie à valeur ajoutée, durable et capable de créer des opportunités d’emploi».
M. Maâzouz a noté, en outre, que cette convention permettra de mettre en œuvre l’un des principaux piliers du Plan de développement régional de Casablanca-Settat. Il a ajouté que «le renforcement de l’offre foncière et la mise en place des facilités nécessaires contribueront à attirer de nombreux investisseurs et à créer d’importantes opportunités d’investissement, ce qui développera la position du Maroc en tant que plateforme de production et d’exportation, renforçant ainsi la souveraineté économique du pays». Faisant le point sur la nouvelle stratégie industrielle nationale, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, présent lors de cet événement, a mis l’accent sur l’ambition partagée d’atteindre la souveraineté industrielle du Maroc et ce, à travers la minimisation de la dépendance aux importations et le soutien de la production locale.

Pôle industriel
Il faut dire que la politique industrielle nationale a mis la région de Casablanca- Settat au cœur des priorités. La région génère en effet déjà 65% de la production industrielle nationale et abrite 256.000 emplois industriels. Son leadership incontestable à l’échelle nationale permet de couvrir l’ensemble des filières industrielles, dans un contexte de mutation de son profil. Les acteurs industriels sont dans un mode nouveau de gouvernance pour optimiser leur performance compte tenu de la compétitivité sur certaines filières. La région de Casablanca-Settat est aujourd’hui le premier pôle industriel du Maroc, grâce à des acteurs majeurs comme OCP, Cosumar et encore d’autres. Elle contribue à la production nationale. Sa capacité additionnelle a été estimée à 20 millions de tonnes. Elle est rattachée à un programme d’un coût global de 145 milliards de dirhams qui a été mis en place en 2008 et qui court jusqu’en 2025. L’objectif est d’augmenter la capacité de production en mettant en avant l’efficacité des coûts et la R&D. L’activité industrielle se concentre majoritairement dans 5 provinces qui forment des écosystèmes multi industriels, à savoir Casablanca, Mohammedia, Nouaceur, El Jadida et Berrechid. La population active occupée de la région Casablanca-Settat a une connotation industrielle clairement plus marquée par rapport à la moyenne nationale.
L’industrie régionale étant à 46% plus productive que l’industrie nationale. La région développe une industrie diversifiée, avec une prépondérance de la chimie et du textile. La production industrielle est dominée en effet à hauteur de 52% par la chimie et la parachimie. Cette filière entretient également les exportations industrielles de la région. Les secteurs du textile et du cuir sont également pourvoyeurs d’emplois à hauteur de 31%.
La région Casablanca-Settat est la mieux dotée en infrastructures maritimes, elle bénéficie de 4 ports. Chacun des ports de la filière chimie et parachimie concentre plus de la moitié de la production industrielle régionale.
La région Casablanca-Settat est leader mondial dans le phosphate. Elle se caractérise également par la disponibilité de ressources naturelles exclusives. La région abrite de grands groupes nationaux et internationaux de la filière, répartis sur 6 provinces.

«Made in morocco»
Politique industrielle. Lancée il y a quelques années, la politique de substitution porte ses fruits. Avec des centaines de projets pour un potentiel d’exportation évalué à 60 milliards de dirhams, cette politique est aussi le début d’une nouvelle étape dans l’industrialisation du Maroc avec la consolidation du « Made in Morocco ». Avec plus de 100.000 emplois directs et indirects, la politique de substitution est un succès. Les principaux secteurs bénéficiaires demeurent l’agroalimentaire et l’industrie pharmaceutique. L’usine de production de vaccins de Benslimane en est un parfait exemple. Dans l’agroalimentaire, le jus d’orange concentré ou encore la biscuiterie made in Maroc ont le vent en poupe. Parmi les mécanismes et programmes qui portent cette politique de substitution : Maroc PME. D’autres dispositifs existent pour accompagner notamment les entreprises dans leurs projets de décarbonation. Mais surtout, l’accès au foncier industriel a été simplifié et la charte de l’investissement est entrée en action. Le Plan d’accélération industrielle 2021-2023 repose notamment sur la Banque de projets (BP). Née pour promouvoir la fabrication locale, renforcer le capital marocain dans l’industrie, l’entrepreneuriat et l’intégration industriels dans le but de préserver et de dynamiser l’export, la BP a connu un franc succès. Une réussite qu’elle doit aussi au dispositif d’accompagnement multidimensionnel qu’elle offre aux porteurs de projets bénéficiant, dans ce cadre, d’un appui financier à l’investissement, de la commande publique et privée, du foncier industriel, ainsi que d’une formation adaptée et de la mise en conformité.

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