EconomieUne

L’INRA braque les projecteurs sur les potentialités du caroubier au Maroc

© D.R

Un volume annuel moyen de 59.700 tonnes de gousses produit

Le Maroc a la possibilité d’améliorer considérablement sa compétitivité dans la production et la valorisation des caroubes. C’est la conviction de l’INRA qui a récemment publié un document portant sur le caroubier. Selon l’Institut, ses potentialités en tant que culture apte à valoriser les terres semi-arides et marginales du Maroc sont indéniables.

L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) vient de dévoiler un référentiel technique du caroubier. Ce document met en exergue les potentialités du caroubier au Maroc et servira de guide pour le conseil agricole en termes de techniques de production liées à cette espèce. Pour l’INRA, le caroubier est une espèce prometteuse en termes de résilience aux changements climatiques et de valorisation des terres arides et semi-arides du pays. «Il intègre également des informations scientifiques, pouvant servir d’orientations pour les recherches sur l’espèce et la valorisation de la production», expliquent les auteurs de ce document ajoutant que tous les aspects ont été pris en compte dans la réalisation de ce guide.

L’objectif étant de dynamiser cette culture et d’en favoriser le développement. Ledit document se propose aussi de fournir aux différents acteurs de la filière des informations scientifiques et techniques pour la conception et la conduite de vergers semi-intensifs de caroubier. Il comporte aussi une présentation des principales utilisations agro-industrielles de cette culture. «Le Maroc est parmi les grands producteurs de caroubes à l’échelle mondiale, aux côtés du Portugal, de l’Italie et de l’Espagne. Le volume annuel moyen de gousses produit s’élève à environ 59.700 t sur une superficie récoltable de 11.160 ha», indique l’INRA. En effet, cet espace est constitué essentiellement de peuplements spontanés en zones de piémonts des montagnes du Moyen-Atlas (Khénifra, Zaouiate Cheikh,…), du Haut Atlas (Beni Mellal, Azilal, …), de l’Anti-Atlas et du Rif. «Les nouvelles plantations, encore à leur stade juvénile, sont estimées à 7.000 ha à la fin de l’année 2020, haussant ainsi la superficie totale à 18.160 ha. Ces plantations, en forme de verger fruitier, sont basées sur des génotypes productifs greffés, sélectionnés par les pépiniéristes au sein des peuplements locaux», relève la même source rappelant qu’un objectif de 100.000 ha est fixé par les stratégies «Génération Green» et «Forêts du Maroc» en termes d’extension de cette culture à l’horizon 2030.

«A l’origine de cette ambition stratégique, le pouvoir adaptatif de l’espèce à la sècheresse et aux sols pauvres, combiné à la demande accrue en caroubes par les industries alimentaires et cosmétiques, aussi bien à l’échelle locale qu’internationale», rapporte l’Institut soulignant que ces marchés constituent la principale destination des exportations qui concernent les graines et certains produits dérivés comme les flocons, la semoule et la farine. «Les potentialités du caroubier en tant que culture apte à valoriser les terres semi-arides et marginales du Maroc sont indéniables, et cet arbre constitue ainsi un objectif stratégique des politiques agricoles», soulignent les auteurs de ce document expliquant que l’exceptionnelle faculté de ses racines à pénétrer différents types de sols, même les plus rocailleurs, invite à recommander le caroubier comme une option technique prometteuse pour lutter efficacement contre la désertification et l’érosion des sols. On y apprend également que l’extension des plantations du caroubier est freinée par le risque des gelées, tant printanières qu’hivernales, ce qui limite sa culture aux basses altitudes, soit jusqu’à 1.000 mètres.

Parallèlement, d’autres éléments environnementaux limitent la culture du caroubier, comme la forte humidité de l’air en hiver. Celle-ci peut impacter sa pollinisation ainsi que la présence de sols hydromorphes (un sol régulièrement saturé en eau), qui exposent la plante au risque d’asphyxie racinaire.

C’est le titre de la boite

Du Moyen-Orient vers le reste du monde…

Expansion  Originaire du Moyen Orient, le caroubier est un arbre à feuilles appartenant à la famille des fabacées. «Historiquement cantonné à des milieux forestiers, il a néanmoins été domestiqué pour la valorisation de ses gousses, lesquelles trouvent une application dans l’alimentation humaine et animale», relève l’INRA précisant que la production du caroubier s’est étendue de son habitat d’origine à l’ensemble du bassin méditerranéen.

Il s’est répandu par la suite jusqu’au sud du Portugal et au Sud-Est de la France.

Cet arbre a été aussi introduit dans d’autres pays dont le climat ressemble à celui du bassin méditerranéen comme l’Afrique du Sud, l’Australie ou encore les Etats-Unis. «Pendant des siècles, la propagation du caroubier dans ces régions s’est opérée par semis, avant d’être récemment assurée par greffage».

Articles similaires