Editorial

Éditorial

Les services algériens de la DRS ont agi conformément à leur ADN antidémocratique et attentatoire aux droits de l’Homme. Ils ont fini par arrêter Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud au seul motif qu’il appelle à un débat démocratique à Tindouf — là où les Marocains sahraouis sont séquestrés— sur le plan d’autonomie que propose le Maroc pour mettre fin à un conflit qui dure depuis plus de trois décennies. La démonstration est aujourd’hui faite pour ceux qui en doutaient encore. L’Algérie constitue le nœud gordien qu’il faut trancher pour arriver à la paix et à la sécurité dans la région. Nous le savons.Tous les protagonistes de ce conflit le savent. Christopher Ross est le seul qui feint encore d’ignorer cette réalité. Or, aujourd’hui, ce que les Marocains souhaitent en tout discernement et toute responsabilité c’est que le représentant personnel du SG de l’ONU fasse réellement partie de la solution et ne se transforme pas — mû par son tropisme professionnel algérois — en facteur de complication d’un problème déjà passablement emmêlé. Son prédécesseur Peter Van Walsum avait approché la réalité du problème en évacuant les options non réalistes et en assumant ses responsabilités à l’égard des Nations Unies. Nous avons besoin aujourd’hui d’un représentant personnel honnête intellectuellement et courageux. Il lui faudra nommer les choses pour faire exister les solutions. S’il ne reprend pas le travail là où Van Walsum l’a laissé, cela voudra dire que M. Ross est prêt à sacrifier des années de travail et à donner un cours régressif aux événements. Personne n’est prêt aujourd’hui à revenir à Baker I ou à Baker II. Nous sommes arrivés ensemble à formuler une offre de paix construite sur une proposition d’autonomie sérieuse et crédible qui est de l’avis de tous une vraie avancée. Quel intérêt a les Nations Unies, ou M. Ross en particulier, d’ annihiler des années d’efforts et reprendre des solutions que l’Histoire a révoquées et que le terrain a invalidées pour leur irréalisme ou pour leur incongruité. Aujourd’hui, l’actualité c’est le sort de Ould Sidi Mouloud, et la communauté internationale doit assumer ses responsabilités à l’égard d’un homme qui a choisi le débat démocratique au risque de sa vie mais le fond de la question demeure le fait incontournable de savoir si M. Ross est capable de projeter avec intelligence ce conflit dans une dynamique de paix en tenant compte des acquis récents engrangés par ses prédécesseurs. Le reste nous le connaissons par cœur et nous saurons y faire face avec conviction et fermeté. Jamais dans aucun conflit au monde nous avons vu des protagonistes faire si peu de cas d’une offre de paix aussi sérieuse. C’est sur ce point historique que nous attendons M. Christopher Ross.

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