Plus de risque

Au moment où le Maroc est à la recherche des meilleures recettes pour booster l’inves- tissement privé, les derniers chiffres de l’activité bancaire apportent pour leur part un éclairage intéressant sur le volet du financement.

Ainsi, jusqu’à fin février der- nier, l’encours global des crédits accordés par les établissements bancaires aux entre- prises privées a atteint le chiffre vertigineux de 431 milliards DH. Déjà une première comparaison avec le volume de l’investissement ciblé au Maroc montre l’extraordinaire marge de progres- sion à faire. Il est aujourd’hui acté que dans les quelques années qui viennent, le secteur privé devra investir presque le double de ce qui est investi par le secteur public, quelque 300 milliards DH prévus en 2023.

En d’autres termes, le privé devra injecter au bas mot 600 milliards DH à l’horizon 2026 à comparer aux 431 milliards DH d’encours et qui mathématiquement devraient au moins doubler. Cela suppose évidemment un engagement encore plus massif des éta- blissements financiers et bancaires. Ce qui nécessitera mécaniquement un effort plus important en termes de collecte des res- sources et de l’épargne. Mais plus que ça, les opérateurs financiers devront faire preuve d’un sens de prise de risque bien cal- culée, certes, mais plus audacieuse. Et aujourd’hui, le cadre incitatif apporté par la nouvelle charte et les innombrables méca- nismes de garantie mis en place par les pou- voirs publics permettent aux banquiers de repousser les lignes et d’accompagner plus loin l’investissement privé.