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Éditorial : Une année test

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L’année 2005 s’en va, bonjour 2006. Ce sera certainement une année charnière pour le pays dans tous les domaines. Entrée en vigueur de l’accord de libre-échange Maroc-USA, de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et de  l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Grands chantiers à caractère économique et social dont la portée et les retombées, au-delà des discours optimistes et parfois lénifiants, ne se mesureront réellement que sur le terrain. Pas de grand souci à se faire du côté de la paix sociale globalement préservée au cours de l’année qui s’estompe.
L’année 2006, c’est aussi pour les partis politiques dotés d’une nouvelle loi, une année de tous les préparatifs, des angoisses aussi, en vue des élections de 2007. Le rythme gouvernemental, que Driss Jettou a depuis son avènement mis un point d’honneur à accélérer en introduisant dans “le pipe“ beaucoup de projets qui ne commenceront à aboutir qu’à partir de 2008-2009, risque fortement d’en pâtir. Les ministres partisans dont certains ont déjà du mal à exister malgré le confort des strapontins se rappelleront qu’ils ont des circonscriptions, des électeurs et des promesses à réchauffer. Peu importe s’ils ont les moyens de leurs beaux discours, les intéressés seront certainement tentés par l’utilisation des moyens de l’État. 
Si les partis de la majorité veulent rester dans les affaires, ils seraient mieux inspirés de faire campagne en défendant le bilan du gouvernement dans son intégralité. Autrement, ils n’ont rien à vendre de concret, sinon les professions de foi et les généralités coutumières. Bien sûr, la question qui turlupine tout le monde, c’est quel Premier ministre pour quelle majorité en 2007 ? Ce qui est sûr, c’est que les auto-candidats malheureux  à la fonction en 2003, dont notamment un certain Abbas El Fassi qui a dû -pourvu qu’il reste au gouvernement- se contenter d’un ministère peinard, ont eu tout loisir de comprendre que la primature est moins une affaire de couleur politique et d’aptitude à aligner des phrases politiciennes devant les caméras que de maîtrise des dossiers importants et de capacité à animer une équipe. Ce qui est certain aussi c’est que le PJD, que les formations traditionnelles considèrent déjà par résignation comme le grand favori de 2007, peut fournir quelques noms à l’exécutif mais ne dispose pas pour le moment de Premier ministrable sérieux et crédible capable de bien remplacer l’actuel. Et si la majorité du moment était reconduite avec un léger remaniement au niveau de certaines de ses composantes ? En tout cas, ce n’est pas en 2007 que l’Istiqlal, qui a été pratiquement de tous les gouvernements du Maroc indépendant, acceptera d’envisager son existence en dehors du pouvoir.
En attendant les résultats des urnes, le cœur des ministres qui ont pris sérieusement goût au pouvoir sous les lambris du Royaume ne bat la chamade qu’à l’annonce de rumeurs insistantes sur le remaniement du gouvernement. On les comprend.  Ceux-là sont le genre à susurrer en privé en prenant un air important : Nous sommes dans l’action, à bas les élections !

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