ALM : Comment réagissez-vous à la lecture de l’article de Bayane Alyoum ?
Hakim Noury : Je n’en crois pas mes yeux ! C’est un article diffamatoire où des journalistes sont traités de flics, de piliers de bars. Je suis plutôt enclin à croire que c’est l’auteur de cet article qui est un habitué des bars. Tout laisse à croire qu’il l’a pondu dans une ambiance glauque. Etant donné que nous sommes dans un pays qui se veut démocratique, je ne pense pas que les trois journaux incriminés soient vassalisés au gouvernement.
La critique est libre et souveraine. Des journaux en Grande-Bretagne demandent à Tony Blair de plier bagage. Personne ne crie pour autant à la conspiration ou aux règlements de compte.
Et justement, c’est la critique des actions d’un ministre qui a été rejetée avec violence dans cet article…
Ce que je trouve inadmissible, c’est que l’on confonde, ici, critique d’une action politique avec règlement de compte. C’est très facile de crier au règlement de compte, chaque fois qu’une personne est critiquée dans un journal. Bien sûr, il existe des ripoux dans tous les corps de métiers, y compris dans le journalisme. C’est comme ça ! Et moi qui vous parle ainsi, j’ai fait les frais de démolisseurs, de gens qui se sont acharnés sur mes films avant même de les avoirs vus.
Ceux-là je les déplore, je ne daigne même pas leur répondre. En revanche, lorsque je lis une critique constructive, je ne la rejette pas en bloc. Je me dis: ne faut-il pas que je ressaisisse le tir ?
Ce n’est pas ce deuxième sentiment que vous inspire la lecture de l’article de Bayane Alyoum?
Cet article comme ne fait pas honneur à la presse marocaine. A sa lecture, on a l’impression de vivre dans une république bananière. La presse nationale perd de sa crédibilité en donnant aux lecteurs ce type d’articles.
J’ai honte pour la presse de mon pays ! On n’a vraiment pas de temps à perdre à la lecture de pareilles insanités. Le jour où il y aura un vrai code déontologique de la presse, où les journaux respecteront l’intelligence des lecteurs, ce jour-là, je serais moins triste pour la presse de mon pays.