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La guerre des généraux algériens

En Algérie, l’odeur et l’horreur de la mort au quotidien, n’écoeure plus les generaux-dirigeants de ce pays en proie à une guerre civile et militaire. Les massacres horribles des enfants en bas âge, des femmes parfois enceintes et des vieillards, sont devenue si banals qu’ils sont relatés dans les médias comme des faits divers.
La presse, comme le président qui marche au rythme des pas des puissants généraux, ont la tête ailleurs. Ils concentrent tous leurs efforts, tous leurs moyens humains, matériels, militaires et toute leur diplomatie à lorgner vers le Maroc auquel ils vouent une haine viscérale. Ils sont tellement hantés par leur voisin, une monarchie qui fait peur à une république, qu’ils mettent au second rang le drame de tout un peuple. Car comment expliquer cette mobilisation tous azimuts à contrecarrer tout ce qui est marocain, alors que l’Algérie est en feu et en sang.
L’attitude des dirigeants relève certainement de la psychiatrie, sinon comment expliquer qu’ils trouvent le temps à s’intéresser à un îlot marocain alors que les massacres ne comptent plus chez eux? Depuis plus d’une décennie que la guerre civile a commencé, on a recensé plus de cent mille morts et le compte n’est malheureusement pas réglé.
L’aveuglement des dirigeants algériens est tel qu’ils font tout pour pérenniser le drame du peuple algérien qu’ils ont eux-mêmes provoqué. Car on oublie ou l’on feint d’oublier que la victoire du FIS, dans les élections législatives sabordées, n’était que la conséquence logique de la gestion désastreuse des affaires de l’Etat menée par l’armée depuis l’indépendance. Mais comme les militaires tenaient à conserver indéfiniment leurs privilèges, ils n’ont pas hésité à privilégier le massacre de la population à l’instauration de la démocratie. Force est de constater qu’après dix ans de guerre, l’armée accuse un échec retentissant face à la guerre des maquis. Mais ils s’entêtent à ne pas reconnaître leurs défaites malgré les moyens militaires et policiers déployés pour venir à bout de cette guerre civile ou militaire. Car personne ne sait aujourd’hui qui joue à ce jeu de massacre quand on sait que des officiers déserteurs accusent ouvertement l’armée d’avoir abattu des civils. On sait toutefois que c’est l’armée qui commande tous les appareils de l’Etat, y compris le président de la république qu’elle désigne avant les élections et le destitue quand elle juge qu’il n’est plus docile. Ce fut le cas pour Chadli Benjdid et Yamine Zeroual, quant à feu Boudiaf, il fut tout simplement abattu par un militaire. C’est la guerre que sait mener à bien la junte algérienne avec celle, bien sûr, qu’il a déclarée au Maroc depuis 1975 pour avoir accès à l’océan Atlantique. Autrement, ni Boutefliqa, ni sa concorde civile, ni la centaine de milliers de victimes ne pourront attendrir les coeurs des généraux qui mènent une guerre contre l’Algérie.

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