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Me Tabih : Nous attendons l’avis du gouvernement

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Quel est l’intérêt de cette proposition de loi pour l’amendement de certains articles du code la nationalité, présentée par le groupe parlementaire USFP ?
Me Abdelkbir Tabih : C’est un événement pour le Maroc. Car jusqu’à présent, la femme marocaine mariée à un étranger est dans l’impasse puisque ses enfants ne peuvent en aucun cas bénéficier de la nationalité marocaine même s’ils sont nés et ont grandi sur le sol marocain. Avec cette proposition, nous serons en mesure d’éviter un certain nombre de catastrophes humaines. Je dirai que l’objectif de cette proposition est beaucoup plus humain que juridique. Vous imaginez des enfants nés au Maroc de mère marocaine et de grands parents marocains qui, une fois adultes, n’ont pas la nationalité marocaine? Pire, s’ils quittent le sol national, ils ont besoin d’un visa pour entrer au Maroc si la nationalité du père est celle d’un pays dont les citoyens doivent s’octroyer un visa d’entrée.
Vous pensez que c’est réalisable compte tenu de certains facteurs socio-culturels ?
Bien sûr que c’est réalisable. Il ne faut pas oublier que notre pays a ratifié tous les principes universels des droits de l’Homme et encore plus ceux des Droits de l’Enfant. Sur ce dernier point, notre pays figurait parmi les premiers signataires de la convention des droits de l’Enfant en 1993. Plus encore, le Maroc s’est distingué par rapport à de nombreux pays par les activités et les initiatives qu’il avait entreprises pour activer cette convention et s’est bien démarqué dans le domaine de la protection de l’Enfant. En 1994, naquit au Maroc l’observatoire national des droits de l’Enfant qui est présidé par SAR la Princesse Lalla Meriem. Depuis, notre pays est constamment engagé jusqu’au plus haut niveau en ce qui concerne la préservation des droits de l’Enfant. Cela va sans parler de la réforme du code de la famille dont le but n’est autre que de protéger les générations futures.
Aujourd’hui, il est temps que ces efforts soient couronnés par le droit de l’enfant né de mère marocaine et de père étranger à la nationalité marocaine, comme c’est le cas de l’enfant né de père marocain et d’une mère d’une autre nationalité.
Puisque cette initiative tarde à être concrétisée, cela signifie-t-il l’existence d’une quelconque poche de résistance ?
Nous n’attendons que l’avis du gouvernement qui nous sera communiqué incessamment pour que le texte en question soit adopté par la commission législative. Après il sera programmé en séance plénière pour son adoption finale.
Mais est-ce que toutes les formations politiques représentées au Parlement sont d’accord sur le principe ?
Tous les groupes parlementaires sont d’accord et je peux vous confirmer qu’aucune formation n’a manifesté un refus ou une opposition. Nous avons eu des discussions et des concertations avec toutes les composantes politiques à l’issue desquelles il s’est avéré que le principe est unanimement adopté. Et comme je vous l’ai dit, nous n’attendons que l’avis du gouvernement pour déclencher l’initiative et régler une bonne fois pour toutes, ces drames familiaux résultants de cette problématique notamment quand il y a divorce ou séparation du couple mixte où la femme est marocaine. Car en fin de compte, c’est l’enfant qui écope d’une situation injuste.

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