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Raïssouni tourne le dos au MUR

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Le MUR (Mouvement unicité et réforme) désavoue de nouveau son ex-président Ahmed Raïssouni. Cette fois encore, le MUR a décidé de clarifier les choses via un communiqué de son bureau exécutif suite à sa dernière réunion tenue samedi 27 mai 2006 et consacrée, entre autres, à un récent article de Ahmed Raïssouni publié sur le site d’Al Jazira. Dans cet article, Raïssouni traite de la question palestinienne à la lumière des derniers développements et émet une autre de ses fatwas qui ne passent jamais inaperçues. Publié jeudi 25 mai 2006 sous le titre "Cause palestinienne aujourd’hui : une vision théologique et politique", Raïssouni se livre à un long et savant exercice, pour en arriver, de manière on ne peut plus explicite, à cette conclusion que le Hamas et les Palestiniens doivent reconnaître Israël et sceller la paix avec l’Etat hébreu.
Pour Ahmed Raïssouni, les Palestiniens doivent prendre exemple sur le Prophète Sidna Mohammed qui, assiégé à Médine, avait promis à l’une des tribus assaillantes le tiers des fruits de la ville en contrapartie d’une levée de siège partielle. Il évoque aussi les fatwas de théologiens de l’Islam légitimant le fait de céder une partie des biens aux brigands pour en conserver, ou préserver, le reste. Ahmed Raïssouni en arrive alors à sa conclusion légitimant, après consultation, la paix avec Israël, tout en indiquant à travers son plaidoyer, que les accords conclus sous la pression sont nuls et révocables à tout moment. Raïssouni précise encore que cette option ne concerne en rien les autres Musulmans et leurs gouvernants, mais juste les Palestiniens qui n’ont ni la force, ni les moyens pour combattre Israël contrairement aux gouvernants musulmans qui n’ont même pas investi 1 % des moyens disponibles dans ce combat, poursuit-il.
C’est cet "appel" au Hamas pour reconnaître Israël qui a mis hors d’elle la direction du MUR qui a réagi par la publication d’un communiqué sur son site Internet et à la "Une" du journal "Attajdid". Portant la signature de son président, Mohamed Hamdaoui, ce communiqué du bureau exécutif affirme que le contenu de l’article de Ahmed Raïssouni n’avait nullement fait l’objet, au préalable, de quelque discussion au sein de la hiérarchie du MUR et que l’écrit en question n’engage par voie de conséquence que son auteur. Le MUR, après avoir désavoué son ex-président, réaffirme sa position quant à la "cause palestinienne" qui reste "inchangée" et qui appuie "l’option de la résistance". Le communiqué du MUR commence par rappeler que le bureau exécutif du mouvement renouvelle son respect à Ahmed Raïssouni et à sa carrière scientifique au Maroc et à l’étranger.
Le MUR avait reçu, récemment au Maroc, une délégation du Hamas ayant participé au congrès nationaliste arabe tenu dernièrement à Casablanca. Cette délégation était composée de Moussa Abou Marzouq et Mohamed Nezal, membres du bureau politique du mouvement intégriste au pouvoir après la victoire des amis de Hannyeh. En novembre 2005, Ahmed Raïssouni a été désigné pour rejoindre les équipes d’experts de l’Académie islamique de jurisprudence (Fiqh) basée et Djeddah et relevant des multiples organes subsidiaires de l’OCI (Organisation de la conférence islamique). Il a été appelé, de ce fait, à quitter le Maroc pour une durée de deux ans avec la bénédiction de son mouvement comme l’indiquait un autre communiqué du MUR publié à cette occasion.

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