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Andry Rajoelina face à l’urgence de redresser la situation du pays

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Andry Rajoelina a pris le week-end dernier les rênes du pouvoir à Madagascar avec l’obligation de redresser au plus vite la situation dans le pays et d’obtenir la reprise de l’aide de la communauté internationale, qui reste pour le moment franchement hostile. Après deux mois de grave crise politique, M. Rajoelina, 34 ans, a prêté serment samedi en tant que président de transition pour une durée maximale de 2 ans. Samedi soir, un feu d’artifice organisé par les nouvelles autorités et un concert de klaxons ont animé de façon inhabituelle la capitale malgache, où le couvre-feu en vigueur depuis le 27 janvier avait été levé. La situation à Antananarivo dimanche était calme, les habitants retrouvant un semblant de vie normale et se rendant notamment à la messe. Interrogé par l’AFP à la Base Aéronavale d’Ivato (BANI), le commandant de la base, le colonel Justin Laurent Rakotomalala, a démenti l’authenticité d’un communiqué circulant sur internet depuis le 18 mars, présenté comme émanant de «militaires» de la BANI et du 1er Régiment de la Force d’Intervention (RFI) d’Ivato, et qui demande à M. Rajoelina de «quitter le pouvoir sans condition d’ici une semaine». «Je peux vous assurer que ce communiqué n’est pas authentique et ne provient pas de la base. Je suis en train d’enquêter sur son origine», a répondu l’officier. La situation était calme dimanche au RFI d’Ivato (environ 16 km d’Antananarivo), a constaté l’AFP. Lors de sa prestation de serment, M. Rajoelina a promis à la population «la fin de la dictature» et de la «gabegie dans la gestion des affaires de l’Etat».
A l’adresse de la communauté internationale dont les ambassadeurs à Madagascar ont boycotté la cérémonie, il s’est dit déterminé à appliquer «les principes et les règles de bonne gouvernance».
Depuis plusieurs jours, les condamnations de la communauté internationale pleuvent sur le régime de M. Rajoelina, qualifié au mieux d’accession au pouvoir «non-démocratique», au pire de «coup d’Etat». La crise politique à Madagascar, qui a fait plus d’une centaine de morts depuis fin janvier, s’est précipitée cette semaine.
Lâché par l’armée, le président Marc Ravalomanana a été contraint de démissionner mardi en transférant les pleins pouvoirs à un directoire militaire, qui les a ensuite remis au chef de l’opposition Andry Rajoelina.
Samedi, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Abdou Diouf, a estimé que cette prise de pouvoir était «entachée d’illégalité», appelant «d’urgence» au retour à l’ordre constitutionnel.
Pour stopper la dégradation de la situation économique dans le pays, le gouvernement de transition va devoir s’atteler au plus vite à regagner la confiance des bailleurs de fonds et de la communauté internationale.
Le secteur prometteur du tourisme a ainsi été dévasté par la crise, alors que Madagascar est un des pays les plus pauvres du monde. Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils suspendaient «toute leur aide non-humanitaire à Madagascar» qui est de 33,5 millions de dollars pour 2008-2009.
La Norvège a décidé de poursuivre le gel de son aide bilatérale, estimée à 10,3 millions d’euros par an. L’Afrique australe doit organiser un sommet d’ici la fin du mois pour réfléchir à d’éventuelles sanctions, tandis que l’Union Africaine (UA) a suspendu Madagascar demandant l’organisation rapide d’élections.
La France, premier bailleur de fonds et ancienne puissance coloniale, maintient sa coopération économique mais n’a pas exclu des discussions à l’Union européenne sur d’éventuelles sanctions.


Lucie Peytermann
(AFP)

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