En se lançant dans une guerre destructive contre le Liban, le cabinet d’Olmert semblait oublier une chose capitale : en Israël, on ne tolère pas les pertes humaines, surtout lorsque aucun des objectifs fixés n’est atteint. Or, dans le cas d’espèce, il y a eu non seulement plusieurs dizaines de morts au sein de Tsahal, mais la résolution 1701 s’est traduite par un important fiasco pour la diplomatie de l’Etat hébreu.
Actuellement, le Premier ministre, Ehoud Olmert, est sous les feux de la critique alors qu’un conflit est ouvert au sein de la coalition de Kadima avec les travaillistes. «Il y a divisions entre le Premier ministre Ehoud Olmert et le ministre de la Défense Amir Peretz, entre le ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni et le chef d’état-major des FDI Dan Halutz , entre Peretz et son prédécesseur, Shaul Mofaz ainsi qu’entre Mofaz et Avi Dichter», précise un observateur. «Chacun a été impliqué dans au moins une querelle», indique-t-il, par ailleurs.
S’expliquant devant la Knesset, Ehoud Olmert, a tenté de minimiser les dégâts, affirmant que les leaders du Hezbollah ne s’en sortiront pas indemnes. «Nous les poursuivrons partout et toujours jusqu’à ce qu’ils rendent des comptes», a lancé le Premier ministre. «En tant que chef du gouvernement, j’ai pris la décision de déclencher les opérations militaires. Et je ne partage cette responsabilité avec personne», a-t-il poursuivi, sous les cris et les insultes de plusieurs députés qui ont été expulsés de l’Hémicycle, rapporte la presse israélienne.
Selon une enquête publiée par le quotidien "Haaretz", qui titrait récemment : «Olmert doit partir», seuls 48 % des Israéliens se disent aujourd’hui satisfaits de la politique du chef du gouvernement, alors qu’ils étaient plus de 75% au début de l’offensive israélienne. Quant au ministre de la Défense, Amir Peretz, accueilli en Messie par la gauche il y a encore quelques mois, sa cote de popularité est tombée de 65% à 37%. Depuis le début de l’offensive israélienne, l’opposition s’était abstenue de critiquer la politique du Premier ministre. Même le Likoud s’était rangé derrière le gouvernement en prônant l’union nationale. Mais aujourd’hui, l’heure est aux règlements de comptes. Et les dirigeants de l’opposition attribuent au Premier ministre les revers militaires et diplomatiques subis par Israël et demandent sa démission.
Ils estiment, notamment, que le projet de résolution, adopté par le Conseil de sécurité des Nations Unies, équivaut à une victoire du Hezbollah, grandement renforcé au sein de l’opinion publique arabe.
Lundi, le ministre de la Défense Amir Peretz a annoncé la création d’un comité interne «chargé d’examiner les événements qui se sont produits en juillet». Cela n’a pas empêché que plusieurs députés tel Yossi Beilin (progressiste) mènent campagne en vue de la création d’une commission d’enquête indépendante. Ainsi, l’étau se resserre-t-il graduellement autour du gouvernement israélien qui devra désormais rendre des comptes.
Le Hezbollah savoure sa «victoire»
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