Société

Cadrage : Statuts

Il faut réformer les statuts pour une certaine génération aux commandes à la CGEM. Celle qui a applaudi des deux mains la réforme entérinant la création de la Fédération des PME-PMI, en 1995. Celle qui aujourd’hui soutient fermement la promotion des PME-PMI tout en appuyant sur l’accélérateur pour  la nouvelle réforme des statuts. Celle qui crie aux dysfonctionnements dans la structure de la confédération tout en montrant du doigt quelques patrons de PME-PMI, accusés d’en être à la cause. «C’est pour créer un département dédié à l’international», expliquent savamment les initiateurs de la nouvelle réforme.
Celle-ci est toute simple et, au delà des intentions avancées ou soupçonnées, se résume ainsi: une voix pour chaque entreprise membre de la CGEM avec un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, deux voix pour un chiffre situé entre 5 et 15 millions et 10 voix quand le chiffre d’affaires dépasse 500 millions de dirhams. Les fédérations nationales passent à vingt voix contre 10 pour les associations nationales et 5 pour les associations régionales.
Contestée vivement, cette nouvelle réforme, qui a passé par le circuit normal, par l’audit, le collège des experts et les comités des sages,  mettra fin au principe d’une entreprise-une voix. En lieu et place un barycentre compliqué de nombre de voix indexé sur le chiffre d’affaires et la cotisation. Une belle astuce pour permettre à la CGEM, dit-on, de récolter plus d’argent de ses membres. Mais c’est surtout le meilleur moyen de museler une remuante opposition qui se recrute toujours au même endroit, dans la base des PME-PMI. Les dernières confrontations électorales avaient donné du fil à retordre aux représentants des grands groupes.
Qu’apporteront maintenant les nouveaux statuts au jeu démocratique de la CGEM, outre le fait qu’ils permettront  à un grand groupe d’avoir dix voix contre une seule pour une petite entreprise ?  Outre le fait que le suspens toujours en vigueur durant les élections, migrera dans les hautes sphères pour ne concerner que les mastodontes ?
Les partisans de la réforme parlent de la «dynamisation des structures», un terme ample où l’on peut mettre tout ce que l’on veut.   Si  Hammad Kessal  défie aujourd’hui Hassan Chami (qui n’a présentement qu’une voix), c’est parce que les statuts qu’on n’a pas encore amendés ne mentionnent pas le chiffre d’affaires. Pour les PME-PMI, s’opposer à la réforme annoncée c’est défendre son droit à la parole et son droit de regard sur les orientations stratégiques de la CGEM. Aussi, l’Assemblée générale ordinaire de ce 19 avril, devant normalement abroger les amendements statuaires, risque d’être tout, sauf une sinécure tant l’opposition est vive dans les rangs de ses membres. Et si c’était pour préparer l’élection du président Hassan Chami, sachant que l’entrée en vigueur des nouveaux statuts, s’ils sont amendés le 19 avril prochain, interviendra vers le 30 juin 2006 ? Comme par coïncidence, c’est la date de l’élection à la présidence de la CGEM. Sacrée réforme !

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