Société

Courrier des lecteurs : Le Conservatoire de la polémique

J’ai lu votre article d’aujourd’hui 9 février faisant l’éloge de Mr Haj Younès. Cet article se présente comme la réponse à un autre article paru à «Al ahdathe Al maghribya» le dimanche 6 février. Mais le problème, c’est que votre article ne répond pas du tout à celui de votre confrère : il s’attaque aux personnes présumées être derrière l’article, et non au fond du problème, c’est à dire, au cas où vous ne l’auriez pas compris, au contenu, aux différents points cités par «Al ahdathe Al maghribya», et ils sont très nombreux. Vous trompez purement et simplement le lecteur. C’est malhonnête de votre part. Ce n’est pas digne d’une presse responsable. Mais au pays où fleurit la presse de trottoir (sahafate arrassife), rien ne me choque plus. Mais si vous permettez, je vais préciser 2 ou 3 points.
Les professeurs cités dans votre article et qualifiés d’incompétents : MM. Zaïm, Jalal, et Mabrouk. Je les connais personnellement, ils sont tous très compétents, chacun dans son domaine (respectivement : chant classique, guitare, et piano). “Ici, les salaires sont déterminés, selon la compétence de chacun”. C’est faux. Dans l’Administration (marocaine, française ou autre), on est payé selon le diplôme (ce n’est pas logique, mais c’est comme ça), car c’est difficile de juger la compétence des gens, et par qui ? M. Haj Younès est mal placé pour juger des gens comme Zaïm, Jalal et Mabrouk. Pour un directeur d’un établissement public, ça se passe de tout commentaire. L’article soulève la question du favoritisme. Je vous donne un seul petit exemple, à vous de vérifier, et d’en juger par vous-même. Il paraît qu’un professeur de chant classique de l’an dernier avait un salaire convenable, mais il n’avait aucun élève, je dis bien aucun. Si si, une, une, une élève. C’est facile à vérifier, il suffit de voir la liste des élèves qui se sont présentés l’an dernier à l’examen, demandez-le à Mr H. Younès. Les PV des examens ainsi que les factures doivent être disponibles chez M. le directeur.
Enfin, revenons à mon cas. Mon nom a été cité par l’article d’«Al ahdathe Al maghribya», et ignoré par le vôtre, comme tous les autres points. On ne peut être plus malhonnête. Je suis universitaire, titulaire d’un doctorat d’Etat es-Sciences physiques (j’ai eu pour cela un Prix octroyé par le Centre national de la Recherche scientifique, en France, une dépêche concernant ce Prix a été diffusée par les journaux marocains aux alentours du 13 juin 1987), ancien chef du département de physique à la Faculté des sciences, titulaire d’un Premier Prix de solfège et d’une Première Médaille de piano. Je suis compositeur (je peux tout prouver). J’ai enseigné le solfège au Conservatoire de la rue de Paris pendant une douzaine d’années, mais je l’ai quitté. A la fin de l’année scolaire dernière (3 ou 5 juillet), après les éliminatoires, j’ai été sélectionné pour passer le concours final; j’ai obtenu la médaille de piano, parmi une dizaine d’autres candidats. Juste avant le concours, je suis allé voir Mr H. Younès pour exiger qu’une certaine personne quitte le jury, car elle n’avait rien à voir avec le piano et elle est incapable de jouer une seule ligne des 30 ou 40 pages données dans les différents concours de Médaille, Accessit et Prix. Il m’a menacé à très haute voix d’appeler la police, devant une salle archi-pleine de professeurs, parents d’élèves, journalistes, etc. Je lui ai bien fait comprendre que, quand mon tour arriverait, si je vois ce type, je m’adresserais au public présent, j’expliquerais tout, je dévoilerais leurs combines et je ne passerais pas le concours. Il a fini par céder. A vous d’en tirer les conclusions qui s’imposent, et d’être honnête.

• Dr Ahmed Rabbaa,
ancien professeur au Conservatoire
de la rue de Paris

Réponse de la Rédaction

D’abord, il ne s’agit pas d’un article comme le prétend Dr. Ahmed Rabbaa, mais bien d’un entretien avec Haj Younès, connu pour être un artiste de renom. On ne s’est pas trompé en lui donnant la parole pour qu’il livre sa version des faits que nous avons rapportée avec fidélité. Cela dit, le langage tenu par Ahmed Rabbaa dans son texte n’est pas digne du statut dont il se prévaut. Le moins que l’on puisse dire c’est que certains de ses propos tranchent avec l’image qu’il veut se donner. A nos lecteurs d’en juger.

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