Société

Dix ans pour le violeur d’une fillette

Mohamed, trente-six ans, est au banc des accusés, à la salle d’audience de la chambre criminelle près la cour d’appel de Tétouan. Non loin de lui, une fillette de dix ans, lui lance de temps à autre des regards furtifs comme si elle le craignait. Elle s’appelle Naïma. Elle connaît Mohamed depuis toujours et le considère comme son frère aîné, voire comme son père. Mohamed n’est pas un étranger à son douar, situé aux environs de Tétouan. Il est connu de tous les habitants de ce douar comme un ivrogne qui ne respecte personne. Et personne ne le respecte non plus d’ailleurs. Il a commencé à dévier dès qu’il a quitté l’école avec le niveau de la 9ème année de l’enseignement fondamental. Il n’a pas trop attendu pour plonger dans le monde de l’alcool et de la drogue. Les mauvaises fréquentations l’y ont bien encouragé. Ces mauvais comportements lui ont coûté quatre mois de prison ferme, puis deux mois et enfin six mois. La dernière fois qu’il a été relâché, il a décidé de ne plus boire, de ne plus se droguer et de se débrouiller pour gagner sa vie. Au fil des jours, ses parents, ses frères et sœurs et ses voisins ont pu apprécier son changement. Ils ont commencé à discuter avec lui, à s’intéresser à lui comme les autres.    
Naïma, sa petite voisine de 10 ans, s’est habituée à sa présence depuis son bas âge. Il ne cessait de lui acheter des bonbons et des gâteaux. Elle n’éprouve aucune crainte à son égard. Elle l’embrassait ou le saluait chaque fois qu’elle le rencontrait. Elle n’aurait jamais du le faire si elle s’est doutée ne serait-ce qu’un instant de la terrible suite des événements…
Naïma vient de quitter son domicile, en ce matin d’un jour d’avril, et s’apprêtait à rendre visite à une amie demeurant près de chez elle. A mi-chemin, Mohamed la croise, lui parle comme à l’accoutumée, gentiment, lui demande des nouvelles de sa famille et de ses études. Il lui demande de l’accompagner chez lui pour lui donner un livre qu’il avait trouvé chez un ami. Sans le moindre soupçon, Naïma le suit jusqu’au seuil de sa demeure. Il lui demande d’entrer et de ne rien craindre. Une fois le seuil passé, il se jette sur elle. Elle crie, tente de s’enfuir. Mais, il la saisit violemment, la tire vers l’intérieur de sa maison. Il n’y a personne. Il l’introduit dans une chambre, lui demande de se déshabiller. Elle refuse et continue de pleurer. Lui, semble avoir perdu tout contrôle. Il la gifle violemment. Elle continue de refuser. Il brandit alors un couteau. Sous ses menaces, elle finit par se déshabiller. Sans pitié, il la viole à maintes reprises, comme un monstre.  C’est vers 13h qu’il la relâche, très fatiguée, ne pouvant pas marcher. Quand elle est arrivée chez elle, elle se jette dans les bras de sa mère en pleurant et criant. Elle lui a raconté son horrible mésaventure. Sa mère l’a emmenée aussitôt chez les gendarmes pour déposer plainte.
Devant la cour, Mohamed a tenté de nier les charges retenues contre lui. Il a qualifié les accusations de coup monté pour l’envoyer en prison. «Personne ne m’aime, ils me haïssent tous !», a-t-il clamé. Une déclaration qui n’a pas tenu la route devant celle de Naïma qui a raconté l’histoire à la cour en pleurant. La cour a reconnu Mohamed coupable de viol sur mineure de moins de quinze ans et l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle.

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