Elles sont actuellement au nombre de 8 : Les cliniques de santé sexuelle à la loupe du ministère de la santé

La Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) va procéder à une évaluation des cliniques de santé sexuelle et reproductive. Une feuille de route sera élaborée avant l’extension de cette expérience au niveau national.

La Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies (DELM) prévoit, avec l’appui du Fonds mondial, d’évaluer l’expérience des cliniques de santé sexuelle et reproductive au niveau de l’Association de lutte contre le sida (ALCS). L’objectif étant d’analyser les retombées positives de ces cliniques et de ressortir les contraintes rencontrées dans leur fonctionnement. Il s’agit ainsi d’évaluer la contribution de ces cliniques dans l’amélioration de l’accès aux services de prévention et de prise en charge VIH pour les populations clés et vulnérables. Le consultant devra réaliser un état des lieux des cliniques et la disponibilité du paquet de prévention combinée au niveau de ces cliniques.

Il est aussi question d’effectuer une analyse stratégique du fonctionnement et de la couverture de ces cliniques et d’évaluer les coûts de fonctionnement de ces établissements et les principales contraintes afférentes à leur financement. A l’issue de cette évaluation, une feuille de route sera élaborée avant l’extension de cette expérience au niveau national en proposant des pistes d’amélioration. La première clinique de santé sexuelle et reproductive de l’ALCS a vu le jour en 2010 à Marrakech. Celle-ci offre des prestations diversifiées relatives à la santé sexuelle et reproductive (SSR) au profit des populations clés (prostituées et homosexuels).

Après la création de cette première clinique, 7 autres ont été ouvertes dans d’autres villes. En 2022, le nombre des cliniques de santé sexuelle et reproductive s’est chiffré à 8 au niveau des villes de Marrakech, Agadir, Casablanca, Fès, Nador, Rabat, Tanger et Safi. Les prestations de santé offertes aux populations clés concernent la sensibilisation et la distribution des moyens de prévention ; les consultations médicales pour les Infections sexuellement transmissibles (IST), le dépistage du VIH et des IST. Figurent également la dispensation et le suivi de la prophylaxie pré-exposition au VIH, le soutien médico-social des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), l’appui psychologique ainsi que l’orientation et la référence des cas positifs au dépistage du VIH.
Signalons que le ministère de la santé et de la protection sociale a fixé pour priorité de réduire les nouvelles infections par le VIH de 50% à fin 2023 dans le cadre du plan stratégique national (PSN) pour la lutte contre le sida.

23.000 Marocains vivent avec le VIH
Selon les chiffres du ministère de la santé et de la protection sociale, 23.000 personnes vivaient avec le VIH en 2021. Le nombre de décès liés au sida est estimé à 387 à fin 2021. Le taux d’incidence est de 0,2 pour 1.000. Le Maroc enregistre une faible prévalence du VIH qui est de 0,08%. 77% des nouvelles infections se produisent parmi les populations clés les plus exposées aux risques d’infection et leurs partenaires. Notons que la prévalence du VIH est estimée à 1,7% chez les prostituées, 4,1% chez les homosexuels et 7,1% chez les personnes qui s’injectent des drogues. Le nombre total cumulé de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) notifiées s’est chiffré à 19.000 à fin septembre 2021 dont 64% au stade asymptomatique VIH. 63% des cas ont été notifiés dans trois régions, à savoir Souss-Massa, Casablanca-Settat et Marrakech-Safi. La proportion des personnes qui connaissent leur statut sérologique est passée de 22% en 2011 à 82% en 2021.

En termes de prévention, 125.490 personnes, parmi les populations clés et vulnérables, ont été couvertes par les programmes de prévention combinée en 2021. S’agissant du dépistage, le nombre annuel des tests VIH réalisés est passé de 60.446 en 2011 à 275.439 en 2021.