Société

Événement : La sécheresse, une parade

Nul doute que le secteur agricole est une composante fondamentale de l’économie nationale. Il contribue au produit intérieur brut, il a un impact sur l’emploi en milieu rural et sur les revenus des ménages, il a même des effets sur les autres secteurs économiques. L’agriculture pluviale couvre près de 90% de la superficie agricole utile. Toutefois, l’activité agricole demeure largement tributaire des aléas climatiques, surtout en l’absence des possibilités d’irrigation. Ce qui fait qu’avec le temps, la sécheresse est devenue une donnée structurelle de l’agriculture marocaine. Notre pays a connu plus de dix cas de sécheresse nuisible au cours du 20ème siècle : 1904, 1905, 1931, 1944, 1945, 1982, 1983, 1994, 1995, 1998 et 2000.
La sécheresse frappe au moins une fois par décennie, et dans certains cas, elle perdure près de six années d’affilée comme c’était le cas entre 1930-1935 et 1980-1985, d’autant plus que le phénomène n’est pas régulier et aucune région du Maroc n’a été épargnée. Lors des années de sécheresse sévère, la production agricole et les secteurs de l’activité économique qui lui sont associés, en amont et en aval, sont, généralement, sérieusement affectés. A titre d’exemple, la sécheresse de la campagne agricole 1994-95 a entraîné une diminution importante de la production céréalière (17 millions de quintaux contre 96 millions en 1993-94) ; une baisse de l’emploi en milieu rural (perte de 60% des journées de travail par rapport à une années normale) et une baisse de la valeur ajoutée agricole de 50% en comparaison avec la moyenne des années 1989-94. Preuve irréfutable que la sécheresse est une caractéristique structurelle de l’agriculture marocaine.
La sécheresse se définit également par rapport à la zone agro-écologique concernée et peut avoir des caractères très différents au cours d’une même campagne agricole selon les zones : zones à sécheresse conjoncturelle, zones à sécheresse structurelle et zones à sécheresse permanente. Il est donc essentiel de pouvoir réaliser une régionalisation précise de la sécheresse pour mieux adapter le programme de lutte contre le fléau aux besoins spécifiques de chaque région. Selon le ministère de l’Agriculture, du Développement rural et des pêches maritimes, l’analyse des programmes actuellement mis en oeuvre pour lutter contre la sécheresse montre la nécessité d’avoir un système permanent de collecte d’informations à l’échelle locale, régionale et centrale pour un meilleur suivi du phénomène ; une mesure fiable de ses effets et une évaluation objective de l’impact des actions entreprises dans le cadre de ces différents programmes.
En somme, la connaissance précise des différents types de sécheresse, la caractérisation de la sécheresse en termes de fréquence, de durée, d’intensité et d’impacts au niveau régional et national, sont des déterminants essentiels de toute stratégie d’adaptation à la sécheresse. A la prise en compte de ces éléments dans la planification économique, s’ajoute la nécessité d’identification des causes de vulnérabilité des populations face à la sécheresse. Un grand chantier de labeur en perspective.

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