Société

Événement : Plan Baker : attente déçue

Le choix est clair et il se devait de l’être. Sans le dire directement et de manière crue comme le fait la presse ou les partis, la diplomatie marocaine ne saurait accepter la dernière version du Plan Baker.
Alors que toute la démarche qui a prévalu depuis septembre 2001, suite à l’application du cessez-le-feu annoncé entre le Maroc et les séparatistes, qui agissent dans le cadre d’un plan algérien ne se cachant plus derrière les discours pompeux chantant le tiers-mondisme et le soutien aux peuples opprimés, consistait à trouver un accord politique entre les différentes parties concernées, nous voilà devant un véritable retour en arrière.
Les négociations politiques qui devraient être à l’origine de toute solution juste et durable au Maghreb , en général et au Sahara marocain, en particulier, ne sont plus qu’un moyen pour aboutir à « un référendum visant à déterminer le statut définitif du Sahara occidental » qui « sera organisé au plus tôt quatre ans et au plus tard cinq ans après la date d’entrée en vigueur du plan », comme cela est établi à travers les dispositions du deuxième paragraphe du chapitre II.
La souveraineté du Maroc n’est donc plus à l’ordre du jour, si l’on croit les termes du plan Baker, notamment lorsqu’il stipule que « le référendum sera organisé et conduit par l’Organisation des Nations unies et surveillé par des observateurs internationaux accrédités par elle » (CH.2, paragraphe 4). De même, les prérogatives qui sont accordées au Maroc en vertu des dispositions du paragraphes 8B, en ce qui concerne les «relations extérieures ( y compris les accords et conventions internationaux), sécurité nationale et défense extérieure ( y compris la détermination des frontières maritimes, aériennes ou terrestres et leur protection par tous les moyens appropriés) (…) et la défense de l’intégrité du territoire contre toute tentative sécessionniste, qu’elle émane de l’intérieur ou de l’extérieur du territoire » lui sont retirées, d’un autre côté. Les limites annoncées à l’application de ce principe rendent nuls ses effets réels. «Ce droit de défendre l’intégrité territoriale ne saurait être invoqué pour justifier quelque action que ce soit qui reviendrait à empêcher, réprimer ou entraver l’exercice pacifique du droit au débat, à l’expression d’opinions ou à faire campagne, notamment en période d’élection ou de référendum », ajoute-t-on dans  le même paragraphe. Plus encore, l’amalgame prend toute son ampleur à la lumière de l’autorisation du port « d’armes par les forces de maintien de l’ordre de l’ASO » (l’Autorité du Sahara occidental). Un fait qui constituera sans doute un véritable Etat dans l’Etat.
Aussi, dans le cadre de cette approche dite de «puissance publique au Sahara occidental», il est établi dans le projet du plan précité que «le pouvoir judiciaire au Sahara occidental sera exercé par une Cour suprême du Sahara occidental et par les tribunaux inférieurs que        l ‘A.S.O ; pourra décider de créer» ; et ce, alors que dans le reste du territoire marocain, la justice est prononcée au nom de Sa majesté le Roi.
Outre ces piétinements et chevauchements dans les compétences du Maroc, les représentant de l’ASO sont appelés « à se joindre en tant que membres aux délégations diplomatiques que le Royaume envoie à des réunions internationales sur des questions économiques et autres qui présentent un intérêt direct pour le Sahara occidental».
Bref, après toutes ces mesures, que restera-t-il pour le Maroc en termes d’exercice de sa souveraineté sur ses territoires sahariens?. Ne faudra-t-il pas voir plus clairement dans toute cette nouvelle démarche, une remise en cause globale de tout le processus de négociations amorcé par les Nations Unies et un avortement de tous les efforts déployés par le Maroc en vue d’aider ses interlocuteurs à trouver une solution en mesure des attentes des peuples du Maghreb et de la communauté internationale ?
Il est probablement temps que nos voisins trouvent une solution aux quelque 73. 000 personnes qu’ils hébergent pour contrecarrer la volonté de 30 millions de Marocains et de lever la main sur un mouvement séparatiste qu’ils ont créé durant l’époque de la guerre froide. La force du Maghreb est dans son unité et non dans sa division et l’alimentation de poches terroristes.

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