Société

Le Parti de l’Istiqlal à la croisée des chemins

Depuis l’annonce de la tenue des élections législatives, le Secrétaire général du PI a multiplié les déclarations qui le font distinguer des autres acteurs politiques. Rien de mal si l’originalité est au rendez-vous. Mais, Si Abbas n’a cessé de marteler que l’Istiqlal est la plus grande force politique du pays sans présenter des arguments ou indices convaincants. La démarcation au sein du gouvernement est présentée comme un atout et un justificatif des prétentions. Des discours du passé, sont réchauffés à l’occasion d’un scrutin primordial. Comme du temps où Me M’Hamed Boucetta déclarait que son parti allait avoir la majorité des sièges au Parlement. Ce fut ce temps où la falsification de la volonté populaire constituait une parade pour les divers dogmes. Mais cette auto-proclamation, qui confond, peut-être, ancienneté et présence dynamique, avait de quoi inquiéter. Répétitive, tel un leitmotiv, elle revenait dans presque tous les discours du S.G. Or le commun des motels sait que seules les urnes peuvent dégager un tel verdict. Et puis, avec l’émiettement, le borgne peut s’estimer roi dans le royaume des aveugles. Mais la modestie semble absente dans une approche clairement dominatrice.
C’est à partir de cette précipitation que le recul n’était plus envisageable. Si Abbas va s’en tenir à ses certitudes et panégyriques, en dépit de l’apparition de signes forts qui donnaient l’alarme à la dérive.
Avec la déclaration définitive des résultats du 27 septembre, le PI a continué à déclarer son leadership et à réclamer l’alternance de la Primature. Un véritable conflit de compétence qui ne veut pas dire son nom.
Et dans l’attente de la désignation par S.M. le Roi du futur Premier ministre, le pressing a continué. De multiples contacts sont effectués pour sceller des alliances. La stratégie est claire : lorgner du côté du Parti de la Justice et du développement et d’autres formations en chute libre, depuis le nouveau règne.
Logiquement, la démarche raisonnable est beaucoup plus facile. La majorité sortante (USFP-PI-RNI-MNP-PPS_FFD-PSD) a totalisé 186 sièges dans la future Chambre. Soit 57, 23 % des 325 sièges que compte cette assemblée. La majorité sortante a obtenu la confirmation et la confiance de plus de la moitié des votants. C’est la première et plus importante leçon tirée par les observateurs étrangers.
Elle conforte les choix stratégiques du nouveau Maroc, qui veut aller encore plus dans la sphère de la démocratie et des droits de l’homme. De l’édification du progrès économique et social, aussi. La présence de la Gauche au gouvernement a conféré au Maroc l’image de pays de bonne gouvernance et de progrès. Même un néophyte ne s’y tromperait pas.
Le PI aurait pu obtenir légitimement toute sa place dans cette configuration. Beaucoup plus qu’en 1998. Sa gourmandise va l’aveugler. La démarche de Si Abbas a fait de l’alliance avec les islamistes du PJD, qui a obtenu un peu moins de 13%, une fixation. Mais ce qui déroute les mêmes observateurs c’est le penchant du Parti de l’Istiqlal à vouloir composer avec une force connue par son conservatisme, qui reconnaît ne pas disposer de cadres rompus à la chose gouvernementale et qui privilégie la contestation à la construction de la démocratie. Avec ses 14,76% de sièges, le PI a choisi une voie d’alliances des plus faciles mais qui est diamétralement opposée à la volonté de faire table rase du passé qui portait tort au pays. Aussi, le fait de vouloir marginaliser la gauche dans la formation du prochain gouvernement ne peut se réaliser que par son exclusion ou par la recherche d’alliances avec des forces conservatrices ou passéistes. Il est clair que le label de progrès reste détenu par les forces qui se sont battues pour la démocratie et le progrès.
Aujourd’hui, le PI s’est pratiquement mis dans l’opposition. La porte s’entreferme avec les alliances de l’USFP. Il ne pourra plus négocier dans une position de force. Ses prétentions seront revues à la baisse. Il devra également tempérer son comportement. Car, dans l’opposition, il ne pourra pas être épargné par l’effritement de ses élus et la phagocytose de la part des islamistes.

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