Société

Les animaux du zoo de Casablanca en détresse

© D.R

Le zoo de Casablanca agonise. C’est la première impression qu’un visiteur de ce parc, qui se doit être attractif, puisse avoir. Un délabrement total, une ambiance sombre et des animaux qui au lieu de distraire les présents attisent leur pitié. Certains gardent même des souvenirs choquants de leur visite à ce lieu, à titre d’exemple la découverte d’un lion squelettique aux yeux troués, périssant dans sa cage depuis plus de trois jours. En effet, l’effectif animalier de ce zoo, qui exhibait plusieurs races d’animaux, est en baisse constante. Le peu restant est affamé, aux regards tristounets et aux mouvements mous. Le médecin vétérinaire est absent en permanence. De même, on note une absence totale d’agents d’hygiène et de gardiens. Du coup, aucun responsable à interviewer. En décrivant les lieux, on constate que les cages sont sales, les bassins pollués et les grillages abîmés : aucune sécurité et pour les animaux et pour les visiteurs. Pour l’anecdote, des habitants du quartier du zoo nous ont confié que des singes se sont évadés de leurs cages. Perdus dans la nature, ils n’ont trouvé refuge que dans les poteaux électriques de la voie ferroviaire. Résultat : les singes sont morts électrocutés. Autre constat désolant : le tarif d’accès. Celui-ci oscille entre 1 dirham pour l’enfant et 2 dirhams pour l’adulte. Certains peuvent voir en ces prix symboliques une tentative de drainer un large public. Or la réalité est beaucoup plus amère. En évaluant le taux de fréquentation, les 2 dirhams ne servent aucunement à la gestion du parc qui est de plus en plus précaire. De même, une grande interrogation se pose autour de la répartition du budget annuel dédié à ce parc zoologique et qui s’élève selon des proches du zoo à près de 1 million de dirhams par an. Faute d’assainissement, une odeur nauséabonde se dégage des cages. Les animaux y sont regroupés pêle-mêle. Même les races qui ne doivent pas être associées partagent le même box. Face au mutisme des responsables, des jeunes Casablancais se sont mobilisés pour défendre cette cause. Soucieux du patrimoine de la métropole, ils se sont déclarés en tant que «citoyens du monde… unis pour la protection des animaux». Ce collectif a dans ce sens lancé une pétition sur Facebook qui compte actuellement plus de 550 signataires. De même, ils n’ont pas hésité à adresser un cahier revendicatif à tous les départements ministériels et services concernés. Ces jeunes revendiquent essentiellement la conservation de la biodiversité, le bien-être des animaux, l’immersion des visiteurs et une forte présence végétale. Dans ce sens, Salma Aghouchy, présidente du collectif, confirme à ALM : «Nous sommes prêts à collaborer conjointement avec les responsables et sauver ce lieu qui marque en grande partie notre enfance». Et de poursuivre : «Avec la permission de la direction du zoo, notre groupe est prêt à rallier les bénévoles afin d’améliorer les conditions du parc». À cet effet, une collecte de dons est prévue ainsi que la création d’un site afin de valoriser le zoo et le promouvoir à travers des programmes éducatifs. D’autres projets sont en cours d’élaboration, en l’occurrence de celui d’Abdelhakim Yadir, l’unique membre jeune leader Maroc (JLM) du collectif. «Le programme JLM considère l’affaire du zoo comme une priorité. Dans ce sens, nous travaillons sur des projets à caractère socio-environnemental pour redorer le blason du zoo et améliorer la situation de vie des animaux». Les jeunes sont armés de positivisme et animés d’espoir afin de redonner au parc zoologique d’Ain Sbaâ son allure d’antan. Cependant, est-ce que ces petits réussiront-ils à relever les défis que les grands ont perdus ?

Articles similaires

SociétéUne

Plus de 1500 participants en conclave à Marrakech

Le 34ème Congrès international de santé au travail, qui se tient à...

SociétéUne

Les barrages du Maroc remplis à hauteur de 32,62% à la date du 29 avril 2024

La situation hydrique du Maroc reste toujours inquiétante. Certains barrages affichent des...

SociétéUne

Sur une superficie globale de 33 hectares: Les travaux d’aménagement de la forêt urbaine La Hipica démarrent à Larache

Ce projet, d’une enveloppe budgétaire globale de 31,4 millions de dirhams, prévoit...

SociétéUne

ONDH : Des mesures pour la réalisation d’un développement durable

Au siège de la wilaya à Beni Mellal il a été procédé...

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus