Société

L’horrible destin de Milouda

© D.R

Milouda, résidant au quartier J’nane Chaybi à Kelaât Sraghna, était très appréciée par ses voisines. Ses amies intimes ainsi que ses voisines lui rendaient souvent visite le dimanche. Un rituel connu pour cette jeune femme divorcée et mère d’un enfant de 8 ans. De tous les autres dimanches, c’est celui du 7 août qui lui a coûté cher. Trop cher même. Ce jour-là, Milouda avait soudainement disparu du quartier.
Inquiètes, deux de ses amies sont allées demander de ses nouvelles. Frappant à plusieurs fois à la porte, personne ne répondait. Et pourtant, elles ont aperçu une lueur de la lumière qui émanait d’une fente de la porte. «Peut-être qu’elle est à l’intérieur et ne veut ouvrir à personne ?», se disent-elles. «Et si c’était quelqu’un d’autre ?», se demandaient-elles. Elles ont interrogé quelques voisines si elles ne l’avaient pas croisée au quartier. Les réponses étaient toutes négatives. Les heures passent, la porte est toujours verrouillée et la lumière éclaire la maison. Etrange ! Cette disparition préoccupe de plus en plus les amies de Milouda. Vers 19h 45, l’une des voisines a remarqué que la porte de la maison de Milouda est ouverte. Elle appela une voisine pour l’accompagner à l’intérieur. Toutes les deux, elles y sont rentrées à pas de loup dans l’intention de la surprendre.
Au hall, elles ne l’ont pas trouvée. Elles ont continué leur chemin vers la première chambre. Personne n’y est. Elles ont pensé qu’elle sera dans la deuxième salle. En y rentrant, elles ont lancé des cris stridents. Les voisins, qui ont entendu ces cris, sont venus en courant à la maison de Milouda. Visages pâles, les deux femmes sont restées immobiles dans leurs places. «Ils ont tué Milouda», a lancé l’une d’elles avant de s’évanouir.
Les éléments de la police judiciaire ont été alertés et se sont dépêchés aussitôt sur les lieux. Un calepin à la main, l’un des limiers y écrit ses remarques : une femme, quadragénaire, toute nue, gisant dans une mare de sang. Ses vêtements sont éparpillés. Une armoire a été défoncée et les effets vestimentaires en pêle-mêle. Et un couteau maculé de sang se trouve à côté d’elle. Égorgée, elle porte également deux coups de couteau au niveau de sa poitrine et un troisième à sa main droite.
Les enquêteurs se sont adressés aussitôt aux voisines pour recueillir des témoignages les aidant à éclaircir l’affaire. «Un homme lui rendait souvent visite», leur ont-ils confié en leur décrivant ses signalements. A Kelaât Sraghna, les enquêteurs ont commencé aussitôt leur recherche pour ne pas permettre à l’auteur du crime de s’enfuire hors de la ville. Ils n’ont pas fermé leurs yeux durant toute la nuit et le lendemain matin. Ainsi, la personne dont les traits répondent aux signalements révélés par les témoins a été arrêtée à la gare routière. Il s’apprêtait à regagner sa ville natale, Marrakech.
Conduit au commissariat et soumis aux interrogatoires, il a vite craché le morceau. «Oui, c’est moi qui l’ai tuée», avoue-t-il sans manifester la moindre résistance. Il a précisé aux enquêteurs avoir entretenu depuis belle lurette une relation amoureuse avec elle. Il se rendait chez elle notamment les dimanches pour passer des moments intimes avec elle. «Je la payais», a-t-il précisé. Ce dimanche, elle lui a réclamé de l’argent avant de coucher avec lui. Chose que son amant n’a pas appréciée. «L’argent avant l’amour», lui a-t-elle dit sans ajouter un autre mot. Hors de lui, il a tenu un couteau qui était posé sur une table et l’a dévêtue par force. Elle le poussa violemment. Avec sang froid, il lui asséna trois coups, deux au niveau de sa poitrine et un autre au niveau de sa main. Pire, il l’égorgea comme un mouton. Après quoi, il a pris la poudre d’escampette. Le mis en cause a été traduit devant la Cour d’appel de Marrakech.

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