Société

Rabat-Téhéran : Relations cordiales

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La visite au Maroc (du 9 au 11 mai) de Kamal Kharazi, ministre iranien des Affaires étrangères, est une étape importante vers la consolidation des relations entre les deux pays. En effet, les rapports qu’entretiennent Rabat et Téhéran sont extrêmement modestes. Que ce soit sur le volet économique ou politique. D’ailleurs, les responsables des deux pays le reconnaissent à chaque occasion. Kharazi s’est entretenu avec le Premier ministre, Driss Jettou, ainsi qu’avec le ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa. La visite de Kharazi a pour but de mettre un terme à cette situation. Sur bon nombre de points, les deux pays semblent se situer sur la même longueur d’onde.
Pour ce qui est du volet politique, il est évident que l’invasion de l’Irak ainsi que l’affaire palestinienne sont les deux grands dossiers sur lesquels les responsables marocains et iraniens ont axé leurs discussions. De manière générale, les deux pays souhaitent que l’invasion cesse le plus rapidement possible et que les Irakiens puissent élire des instances dirigeantes démocratiques.
La situation iranienne concernant le dossier irakien est assez délicate. En effet, malgré une présence idéologique incontestable sur le terrain irakien, les officiels iraniens semblent observer une neutralité quasi totale évitant ainsi une confrontation politique et diplomatique avec les Etats-Unis et leurs alliés. Cette position iranienne résume en quelque sorte sa nouvelle politique à l’égard de tous les grands conflits dans le monde. En termes clairs, les Iraniens ne se soumettent pas au nouvel ordre mondial, et évitent pour autant de pactiser avec « le diable ». C’est justement ce pragmatisme que le Maroc et l’Iran semblent partager.
Depuis quelques années, le gouvernement iranien accorde une importance toute particulière à l’aspect économique dans toutes ces relations bilatérales. A l’instar du Maroc, l’Iran a compris que la prospérité de ses populations passe par un développement économique durable.
C’est la raison pour laquelle Kharazi a énormément insisté sur ces aspects d’ordre économique dans sa visite. Cette première prise de contact a pour but de jeter les bases d’une relation économique solide. Kharazi l’a même qualifiée de « pas supplémentaire » vers la consolidation des relations entre les deux pays. Et les outils ne manquent pas pour atteindre ce but. En effet, l’initiative d’Agadir a connu l’adhésion, en plus du Maroc, de trois autres pays: Egypte, Jordanie et Tunisie. Cet accord demeure ouvert à tous les pays du Sud, y compris l’Iran.
Ce dernier connaît, surtout grâce à une montée du prix du pétrole, une croissance économique remarquable, où le secteur privé joue un grand rôle. Kharazi a déclaré à ce sujet que les deux pays « ont convenu d’intensifier les échanges commerciaux bilatéraux et de financer des projets communs notamment dans les domaines des phosphates, de la pétrochimie et de l’industrie électrique ».
Lors de sa visite, Kharazi s’est également entretenu avec le directeur général de l’Organisation islamique pour l’Education, les Sciences et la Culture (ISESCO), Abdulaziz Othman Altwaijri. En fait, cet organe subsidiaire de l’Organisation de la Conférence islamique (OCI) a accompli d’énormes efforts pour dissiper toutes ls divergences entre les Chiites et les Sunnites. Résultat: le 10ème Sommet de l’OCI, auquel SM le Roi a participé, a approuvé « une stratégie de rapprochement entre les rites islamiques ».

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