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Selon le nouveau rapport de l’Unicef: 6,9 millions d’enfants exposés à une vulnérabilité hydrique élevée au Maroc

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Le Maroc figure parmi les 25 pays où les enfants sont exposés à une vulnérabilité hydrique élevée ou extrêmement élevée, selon un nouveau rapport de l’Unicef. 1enfant sur 3 dans le monde, soit 739 millions, vit déjà dans une zone exposée à des pénuries d’eau élevées ou très élevées.

L’Unicef vient de publier un rapport intitulé ««Grandir en plein dérèglement climatique : Complément de l’indice des risques climatiques pour les enfants». Publié en amont du sommet de la prochaine Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP28, qui se déroulera à Dubaï, le rapport met en lumière la menace de la vulnérabilité hydrique sur les enfants. Il fournit une analyse des répercussions de trois niveaux d’insécurité hydrique à l’échelle mondiale : la pénurie d’eau, la vulnérabilité hydrique et le stress hydrique.

Dans ce rapport, figure le classement des 25 pays où les enfants étaient exposés à une vulnérabilité hydrique élevée ou extrêmement élevée en 2022. Le Maroc figure ainsi à la 16ème place sur ces 25 pays. Le pourcentage d’enfants exposés à la vulnérabilité hydrique au Maroc est de 58,6%, soit 6,9 millions d’enfants. A noter que l’Inde arrive en tête parmi ces 25 pays avec 133,8 millions d’enfants exposés à une vulnérabilité hydrique extrêmement élevée. Les cinq principaux pays touchés sont l’Inde, le Niger, l’Érythrée, le Yémen et le Burkina Faso, qui ont enregistré le plus haut niveau d’exposition globale des enfants à une vulnérabilité hydrique élevée ou extrêmement élevée.

Dans son rapport, l’Unicef signale que près de 1 milliard d’enfants (953 millions) ont été exposés à un stress hydrique élevé ou extrêmement élevé en 2022. Le rapport révèle également que 739 millions d’enfants ont été exposés à une pénurie d’eau élevée ou extrêmement élevée. Il faut aussi signaler que 436 millions d’enfants font face à un double fardeau: des pénuries d’eau élevées ou très élevées, ainsi que des niveaux de services d’approvisionnement en eau potable faibles ou très faibles. Ce phénomène, appelé «vulnérabilité hydrique extrême», menace leur vie, leur santé et leur bien-être, et constitue l’un des principaux facteurs de décès imputables aux maladies évitables chez les enfants de moins de 5 ans.

Le rapport alerte également sur le fait que les changements climatiques entraînent une augmentation du stress hydrique, à savoir le ratio entre la demande en eau et les réserves d’eau renouvelables disponibles. D’ici à 2050, 35 millions d’enfants supplémentaires devraient être exposés à des niveaux élevés ou très élevés de stress hydrique, dont l’évolution la plus importante est actuellement observée au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie du Sud.

Indice des risques climatiques pour les enfants : Le Maroc au 61ème rang mondial
L’Unicef a publié l’Indice des risques climatiques pour les enfants (IRCE) qui repose sur deux piliers centraux, à savoir l’exposition aux aléas, chocs et stress climatiques et environnementaux. Le deuxième pilier a trait à la vulnérabilité des enfants. Cet indice rassemble dans ces deux catégories 57 indicateurs afin de mesurer les risques existant dans 163 pays. Dans le classement mondial des pays où les enfants sont les plus exposés aux risques, le Maroc figure au 61ème rang. Les 10 pays qui ont l’indice des risques climatiques pour les enfants les plus élevé sont : la République Centrafricaine en tête du classement, suivie du Tchad, le Nigeria, la Guinée, la Guinée -Bisseau, la Somalie, le Niger, le Soudan du Sud, la République démocratique du Congo et l’Angola. En revanche, les pays ayant l’indice le moins élevé sont l’Islande, le Luxembourg, la Nouvelle-Zélande, la Finlande, l’Estonie, la Suède, la Norvège, Malte et l’Irlande.

Lutte contre la crise climatique : Les enfants doivent être placés au cœur des interventions mondiales
L’Unicef estime que placer les enfants au cœur des interventions mondiales de lutte contre la crise climatique permettra non seulement de protéger leur santé et leur bien-être, mais aussi de renforcer les communautés et de bâtir des économies plus résilientes. Selon l’Unicef, lors de la COP28, les dirigeants mondiaux et la communauté internationale doivent prendre des mesures déterminantes avec et pour les enfants, afin de leur garantir une planète habitable. Pour ce faire, il est impératif qu’ils élèvent les enfants au rang d’acteurs à part entière dans la décision de couverture de la COP28 et qu’ils convoquent un dialogue d’experts sur les enfants et les changements climatiques.

Ils doivent intégrer les enfants et l’équité intergénérationnelle dans le bilan mondial. Les dirigeants mondiaux doivent prendre en compte les enfants et mettre en place des services essentiels résilients aux changements climatiques dans la décision finale portant sur l’objectif mondial en matière d’adaptation. Enfin, ils doivent faire en sorte que le Fonds pour les pertes et les préjudices ainsi que ses modalités de financement répondent aux besoins des enfants et que les droits de l’enfant soient ancrés dans les processus de gouvernance et de prises de décision du Fonds

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