Le troisième Congrès mondial de l’International Aids Society (AIS) a appelé à appliquer rapidement les avancées de la recherche en matière de lutte contre le virus du sida et prôné des politiques publiques plus volontaristes. Plus de 5.000 chercheurs et experts venus de 125 pays sont rassemblés depuis dimanche à Rio de Janeiro pour examiner les progrès scientifiques dans ce domaine.
Des travaux sur l’extension de l’accès aux thérapies anti-rétrovirales, le développement de vaccins, les nouvelles technologies de prévention et les soins aux enfants seront présentés au cours du congrès qui doit prendre fin mercredi. Lors de la cérémonie d’ouverture, la présidente de l’AIS, Dr Helene Gaiyle a estimé que les connaissances scientifiques ne suffiront pas à mettre fin à l’épidémie et qu’il faut plus d’audace sur le plan politique pour traduire la science en politiques publiques. L’Afrique concentre les deux tiers des 40 millions de personnes contaminées par le virus du sida et la majorité d’entre elles n’ont pas accès aux nouveaux médicaments.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, un total d’au moins 465.000 malades aurait besoin d’être soigné par tri-thérapie et, pour le moment, seulement 62% d’entre eux reçoivent ce type de soins. Au Brésil, plus de 150.000 bénéficient de ce traitement novateur sur 362.364 malades recensés entre 1980 et juin 2004. Le Brésil a été choisi pour organiser le congrès en raison de sa politique de santé publique pionnière : accès gratuit aux soins pour les malades du sida et fortes campagnes de prévention incluant la distribution de préservatifs. Le Brésil s’est aussi lancé dans la production de médicaments génériques, des copies de médicaments existants, depuis le début des années 90 et compte arriver prochainement à l’autosuffisance concernant la production de médicaments anti-sida.