Société

Une Belgo-marocaine arrêtée pour appartenance à Al-Qaïda

La police judiciaire belge a interpellé, jeudi 11 décembre à Bruxelles et Liége (Est), 14 terroristes présumés d’Al-Qaïda. Huit de ces détenus ont été relâchés pour insuffisances de preuves le lendemain vendredi, alors que cinq hommes, âgés entre 20 et 30 ans, et une femme marocaine identifiée comme étant Malika El Aroud, ont été officiellement accusés le même jour. «Nous ne savons pas où cet attentat-suicide était envisagé, il pourrait s’agir d’une opération au Pakistan ou en Afghanistan, mais il ne pouvait être totalement exclu que la Belgique ou l’Europe puissent avoir été une cible», a déclaré à la presse le procureur fédéral belge Johan Delmulle alors qu’un sommet de l’Union européenne s’est ouvert à Bruxelles jeudi après-midi.
Le chef de la police judiciaire, Glen Audenaert, a, pour sa part, précisé que 242 policiers avaient pris part à ce vaste coup de filet. Le Parquet fédéral a affirmé, en outre, que cette enquête, qui avait démarré fin 2007, est liée à un groupe d’islamistes belges ayant suivi des entraînements ou participé à des combats dans la zone Afghanistan-Pakistan, en liaison avec des «personnes importantes» d’Al-Qaïda.
Interpellée lors de ce coup de filet et inculpée pour «appartenance à un groupement terroriste», Malika El Aroud, 49 ans, était qualifiée par la presse locale comme «le fil rouge reliant les différents dossiers ayant démontré ce rôle de plaque tournante de la Belgique depuis 2001». Il s’agit d’une Belge d’origine marocaine, qui s’est faite une réputation internationale sur les sites islamistes, en louant notamment «l’acte héroïque» de son premier mari, Abdessatar Dahmane. Ce dernier n’est autre que l’un des deux kamikazes qui s’est fait passé pour un photographe lors de l’assassinat, le 9 septembre 2001, du chef de l’alliance du nord anti-talibans, Ahmed Shah Massoud.
En 2003, elle a comparu devant le tribunal correctionnel de Bruxelles chargé de juger la filière ayant acheminé les assassins de Massoud en Afghanistan et ayant aidé le Tunisien Nizar Trabelsi, désigné par Al-Qaïda pour commettre un attentat-suicide contre des soldats américains basés en Belgique. Lors d’une récente interview avec le Herald Tribune, Malika El Aroud expliquait : «Ce n’est pas mon rôle de déclencher des bombes, c’est ridicule. J’ai une arme, c’est d’écrire. C’est mon jihad. Vous pouvez faire beaucoup de choses avec des mots. Écrire est aussi une bombe».

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