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Les excuses de l’OLP au Koweït

« Nous présentons nos excuses au Koweït et aux Koweïtiens pour ce que nous avons fait », a déclaré le successeur de Yasser Arafat à la tête de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), dans une référence très claire au soutien que celle-ci avait accordée alors à l’Irak de Saddam Hussein. M. Abbas répondait à la question d’un journaliste d’une télévision locale peu après son arrivée à l’aéroport de Koweït.
Il s’agit de la première visite officielle d’un dirigeant palestinien de ce niveau au Koweït depuis l’invasion irakienne. Le leader historique de l’OLP, Yasser Arafat, décédé il y a un mois, avait alors soutenu l’Irak, provoquant une grave crise dans les relations jusqu’alors très étroites entre le Koweït et la Centrale palestinienne. Les autorités koweïtiennes exigeaient depuis des excuses officielles pour prix d’une reprise de relations normales avec l’OLP. Samedi, le Premier ministre koweïtien, cheikh Sabah al-Ahmed al-Sabah, avait toutefois annoncé que son pays n’exigeait plus d’excuses. « Pourquoi parler d’excuses? » avait-il demandé en réponse à la question d’un journaliste. « Nous considérons que la question de la position (de la direction) palestinienne à propos de l’invasion irakienne est terminée », avait-il déclaré. Cité par le quotidien Al-Watan, le ministre de l’Information koweïtien, Mohamed Abdallah Abou Al-Hassan, avait ainsi qualifié M. Abbas de « frère du Koweït ».
Pour sa part, le quotidien libéral Al-Qabas estimait que la visite de M. Abbas « (refermerait) une page négative dans les relations koweïto-palestiniennes » et « (aiderait) à normaliser les relations bilatérales ». « Il est dans l’intérêt du Koweït de mettre fin aux séquelles de l’invasion irakienne », ajoutait le journal. M. Abbas avait émis des sentiments similaires dans une interview publiée dimanche par le quotidien koweïtien Al-Raï Al-Aam, souhaitant que se referme « un chapitre douloureux » et que s’ouvrent « une nouvelle page et une nouvelle ère afin de rétablir la confiance dans les liens historiques entre les directions et les deux peuples frères ». Cette visite de M. Abbas a lieu quelques jours après une visite du président égyptien Hosni Moubarak pendant laquelle celui-ci avait évoqué avec ses interlocuteurs koweïtiens « la nécessité de soutenir la nouvelle direction palestinienne ». M. Abbas est considéré comme le favori de l’élection à la présidence de l’Autorité palestinienne prévue pour le 9 janvier.
La rancoeur des Koweïtiens à l’égard de l’OLP et d’Arafat après l’invasion irakienne avait été à la mesure de l’étroitesse des liens qui les unissaient auparavant à la Centrale palestinienne. Après son départ d’Egypte, Arafat avait ainsi vécu au Koweït à la fin des années 50. C’est d’ailleurs dans ce pays qu’il avait fondé son mouvement, le Fatah, en compagnie de plusieurs autres nationalistes palestiniens, parmi lesquels M. Abbas. La décision du gouvernement koweïtien de tourner la page n’a pas provoqué de gros remous dans la classe politique locale. Tout juste le Bloc de l’action populaire, (six députés sur les 50 du Parlement), a-t-il affirmé samedi « (rejeter) totalement » la visite de M. Abbas tant que celui-ci n’aurait pas présenté d’excuses, alors qu’un député islamiste, Walid al-Tabtabaï, du Mouvement salafiste, a qualifié d' »insulte à l’honneur national » l’accueil que le gouvernement koweïtien lui préparait. Accompagné par le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï (Abou Alaa), M. Abbas a été accueilli à l’aéroport par le ministre de l’Information. Il venait de Jordanie, après avoir visité le Liban et la Syrie. Il quittera lundi Koweït pour Riyad.

• Omar Hassan (AFP)

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