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Chevrolet Cruze : Diesel anonyme

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Avec une centaine d’unités vendues en 2010, la Chevrolet Cruze reste confinée à de la figuration sur le marché national des berlines compactes. Un second rôle dont elle ne veut plus se contenter. Pour cela, elle mise désormais sur un nouvel argument : le Diesel. Une clé de voûte pour pouvoir prospérer et percer sur un marché diéselisé comme le nôtre. Cela d’autant plus que l’arène des compactes (deuxième plus gros segment du marché des voitures importées) enregistre non seulement une croissance à deux chiffres (+17%) sur un marché toujours en berne, mais aussi et surtout une forte domination du «mazout» (84%).C’est dans ce contexte que débarque la version diesel de la Cruze. Une compacte tricorps qui joue dans la même cour que les Renault Fluence, Ford Focus, Hyundai Elantra et autre Toyota Corolla. Des modèles qui ont été retenus et mis en relief par les responsables de CFAO Motors Maroc (l’importateur de Chevrolet), lors d’une conférence de presse tenue la semaine dernière à Casablanca à l’occasion de l’introduction du diesel au catalogue de la Cruze. Pour rappel, cette berline compacte qui découle en fait de la division coréenne de Chevrolet (précisément GM-DAT, ex Daewoo) avait été lancée au Maroc en octobre 2009.

Un look connu et reconnu
Depuis, les Marocains ont donc pu apprécier ce modèle, ne serait-ce que sur le plan esthétique. Voilà pourquoi, on ne perdra pas de temps dans son descriptif…
Néanmoins, soyons honnêtes: cette auto a non seulement des lignes actuelles, un regard expressif et au final une belle silhouette, mais elle a surtout le mérite d’avoir un design qui ne copie personne. Un coup de crayon à la fois personnel et original, bien loin de l’exotisme et la fadeur qu’affichait la devancière de la Cruze, une certaine Optra. De même, on ne saurait nier la suffisance de ses volumes intérieurs. Certes, tout juste la moyenne du segment pour l’habitabilité arrière, mais un coffre qui s’inscrit dans la bonne fourchette parmi les compactes à quatre portes, avec un volume de 450 litres. Ceux qui connaissent la Cruze ont également pu découvrir sa présentation intérieure avec une planche de bord originale et contemporaine, mais une prédominance de plastiques durs et sensibles aux rayures. Le tout, assorti d’une qualité d’assemblage perfectible. Bref, quelques fausses notes qui ne découragent généralement pas des acheteurs marocains, bien plus regardants sur les équipements.

Trois niveaux d’équipement
À ce titre et comme pour la version essence, l’importateur de Chevrolet a retenu trois niveaux d’équipement : Base, LT et LT+. Le premier offre notamment la climatisation (manuelle), l’ABS avec répartiteur, le double airbag, l’autoradio CD-MP3 (avec prise AUX et 4 HP), 4 lève-vitres électriques, des jantes en acier, des phares antibrouillard et bien sûr le verrouillage centralisé à distance.
Une dotation plutôt ordinaire et basique (d’où son nom), à laquelle le second niveau (LT) ajoute, principalement, l’ordinateur de bord, le radar de recul, des jantes alu de 16 pouces et le rétroviseur intérieur électrochromatique, ainsi que quelques «plus» comme les commandes audio au volant, les lève-vitres à impulsion, le volant réglable en hauteur et en profondeur, l’accoudoir central coulissant à l’avant, un range-lunettes et des rétroviseurs extérieurs rabattables électriquement. Un peu mieux garnie, la troisième dotation (LT+) s’enrichit de la régulation automatique de la climatisation, de 2 airbags latéraux, du toit ouvrant électrique, du régulateur de vitesses, d’une meilleure installation audio (chargeur 6 CD relié à 6 HP) et enfin, une boîte automatique à 6 vitesses (BVA6). Cette dernière nous amène justement au chapitre le plus attendu, celui de la mécanique.

Un moteur sans Pedigree
Qu’il s’agisse de l’ex-constructeur coréen Daewoo ou de sa gamme américaine, Chevrolet n’a pas vraiment d’expérience ou de légitimité en diesel. Certes, son propriétaire, le groupe General Motors possède également une marque de référence qu’est Opel. On aurait donc pu découvrir sous le capot de la Cruze un diesel de la marque au Blitz (éclair en allemand). La synergie entre ces constructeurs n’étant visiblement pas bien en marche, c’est un diesel venu d’ailleurs qui équipe la compacte de Chevrolet. Plus précisément, il s’agit d’un 2.0 litres d’origine «VM Motori». Qu’est-ce que c’est ? Un petit motoriste italien auquel quelques constructeurs (Chrysler, Rover et Land Rover notamment) avaient sous-traité le développement de moteurs diesel, à l’aube des années 90. Autre temps, autre application, le moteur qui anime la Cruze aujourd’hui est bien d’actualité. D’abord, parce qu’il développe 150 chevaux (pour un couple de 320 Nm) et profite d’une injection directe turbocompressée par rampe commune. C’est donc un diesel moderne. Sauf que ce bloc n’a pas convaincu la presse européenne spécialisée, connue pour être objective et pointue dans ses verdicts. On lui reproche d’être creux à bas régime et surtout sa gourmandise. L’importateur de Chevrolet annonce une consommation mixte de 5,6 et 6,7 l/100 km pour respectivement la Cruze à boîte manuelle (5 rapports) et celle à BVA6. Or, en ville l’appétit de cette auto peut atteindre, voire dépasser les 8,5 l/100 km. Quand même ! Par ailleurs et partant du fait qu’une grande frange de la clientèle ciblée (le bon père de famille) est moins regardante sur la puissance, on ne comprend pas pourquoi l’importateur marocain n’a pas jugé utile ou opportun de proposer la version dégonflée à 125 chevaux de ce même moteur, qui se vend pourtant bien en Europe. Celle-ci aurait probablement constitué un bon ticket d’entrée, affiché à un tarif plus abordable au client, avec à la clé de meilleures perspectives de ventes pour la marque.

Des prix peu compétitifs
Car, justement, ce sont les prix de cette Cruze diesel qui constituent son autre faiblesse. Jugez-en : 199.000 DH pour la version de base, 219.000 DH pour la finition LT et 255.000 DH pour la LT+ (BVA6). Des tarifs auxquels il faut systématiquement ajouter 3.000 DH pour la peinture métallisée et 4.625 DH pour les frais d’immatriculation. On obtient alors les prix «clés en main».
Faites le compte et vous verrez que la Cruze diesel n’est pas si donnée que ça et reste peu compétitive face à ses rivales. En tout cas, à ces prix-là, le client le mieux averti devrait logiquement se tourner vers des valeurs sûres comme la Ford Focus ou la Volkswagen Jetta. Une concurrente directe qui, comme par hasard, n’a pas été retenue dans ladite présentation comparative faite aux journalistes la semaine dernière. On comprend bien pourquoi. Puis surtout, cette VW s’anime d’un bloc TDi. Ça au, moins, c’est un diesel bien connu et qu’on ne présente plus.

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