Malgré tous les préjugés, les groupes automobiles chinois sont régulièrement cités parmi les sauveurs potentiels des marques européennes en difficulté. Pour rappel, Baic avait fait part de son intérêt en 2009 pour Opel mais le propriétaire de la marque allemande, l’américain General Motors, lui avait opposé une fin de non recevoir. Plus récemment GM a aussi empêché un accord avec deux groupes chinois, le constructeur Youngman et le distributeur Pang Da, qui aurait pu permettre de sauver le suédois Saab. Toutefois, pour convaincre, les constructeurs chinois devront se débarrasser de la réputation de mauvaise qualité qui colle à leurs produits. Certains d’entre eux avaient exposé des véhicules sur des salons en Europe en 2006 et en 2007, mais ils n’ont pas convaincu. A cela s’étaient ajoutées lors du Salon de Francfort des accusations de plagiat, le constructeur Shuanghuan étant soupçonné d’avoir copié l’allemand BMW avec son 4×4 «CEO». Cela dit, il en faudra plus pour décourager le grand dragon. Les constructeurs automobiles chinois continuent à afficher une détermination sans faille et une progression spectaculaire. Hier, Great Wall Motor a officiellement lancé la production dans son usine de Bahovitsa, en Bulgarie. Il s’implante ainsi dans un pays de l’Union européenne où il pourrait écouler les trois modèles qui sortiront de ses chaînes de montage: la citadine Voleex C10, le pick-up Steed 5 et le 4×4 Hoover H5. Chery a mis, pour sa part, un pied en Italie via la société locale DR Motor. Cette dernière, qui assemble depuis plusieurs années les véhicules de son partenaire chinois, a racheté fin 2011 une usine de Fiat située à Termini Imerese en Sicile. Sans oublier qu’en Grande-Bretagne, le constructeur Geely a racheté le suédois Volvo à l’américain Ford il y a exactement deux ans.