Automobile

Embrayage : Fiat : Sergio Marchionne serait-il infaillible ?

Jusqu’ici, Sergio Marchionne, l’administrateur délégué de Fiat Auto Spa n’a fait parler de lui que par des louanges. Le «sauveur» de la firme turinoise, fort de son management atypique, a en effet réussi à redorer l’image de Fiat, en renouant avec les ventes, comme avec les bénéfices. «Management atypique», car Sergio n’est pas allé avec le dos de la cuillère dans le redressement (spectaculaire) de Fiat. Plutôt que de couper massivement dans les effectifs des différentes usines, il a rencontré les hauts cadres de l’entreprise et sèchement remercié tous ceux qui n’avaient plus ni d’ambition ni d’énergie pour aller de l’avant. De même, il a remarquablement rogné dans les frais fixes, réalisant une économie d’un demi milliard d’euros dans les 90 premiers jours de son règne ! De l’extérieur, les acheteurs n’ont pas tardé à apprécier la Grande Punto, suivie de la Bravo. De nouveaux produits qui ont pu s’imposer, par leur design fort et leur niveau de qualité accru. «Je veux que Fiat devienne l’Apple de l’automobile, et la 500 sera notre iPod», avait-il déclaré il y a environ un an. Pari réussi aujourd’hui, avec cette petite concurrente de la Mini, qui au-delà d’avoir décroché le titre de «Voiture de l’année 2008» s’arrache dans tous les showrooms européens de Fiat.  Tout cela est bien. Mais voilà : Sergio Marchionne vient de faire une drôle de révélation, récemment au Salon de Genève. Interpellé sur une future micro-citadine, il a confirmé sa production en série d’ici 2010. Il s’agit d’un modèle surnommé pour l’instant «Topolino», mesurant environ 3 mètres et qui viendrait constituer le véritable ticket d’entrée de la gamme Fiat. Sans vouloir donner de leçons de stratégie – on en serait d’ailleurs incapables – à ce manager hors pair, cette décision semble peu défendable. Pourquoi ? D’abord, parce que l’arrivée d’une nouvelle Fiat dans ce segment inférieur pourrait, tout en entretenant un certain flou dans l’esprit des acheteurs, cannibaliser la Panda ou même la 500, bien que cette dernière soit, elle, un modèle à part. Ensuite, parce qu’en ajoutant une énième lilliputienne dans sa gamme, Fiat confirmerait son image et sa perception (de la part des acheteurs) de constructeur strictement spécialisé dans les petites voitures. Or, il est toujours intéressant pour un constructeur automobile d’être présent dans des segments supérieurs, soit là où il lui est possible de réaliser de plus amples marges. Certes, on n’ira pas jusqu’à nourrir des inquiétudes sur le sort futur du fleuron industriel italien. Mais à l’heure où tous les constructeurs automobile opèrent un recentrage sur leur profitabilité, Fiat Auto prend un autre virage. Celui de l’élargissement (exacerbé) de la gamme vers le bas, avec pour dessein ultime de réaliser de gros volumes sur des modèles à très faible valeur ajoutée. L’homme d’action qui a piloté le sursaut de Fiat pourrait aussi être celui qui en limitera – à terme – la profitabilité. Rien n’est exclu.

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