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Sopriam change de patron

© D.R

L’annonce a eu l’effet d’une bombe vendredi dernier : Abderrahim Benkirane a démissionné de son poste de président-directeur général qu’il occupait depuis novembre 2004. Dans les faits et dans la forme, on ignore comment cela s’est passé et on ne prêtera pas foi aux rumeurs, en leur donnant plus que ce qu’elles valent, c’est-à-dire pas grand-chose.
Ce qui est sûr, c’est que le mandat de M. Benkirane, qui était de quatre années selon son contrat, est arrivé à terme. Par ailleurs, le président sortant de Sopriam avait bien mûri sa décision. Contacté par ALM, il a ainsi déclaré : «j’ai bien réfléchi et je voudrais désormais passer à autre chose». Il a même assuré que «les choses se sont bien passées» et «qu’ils (les hauts responsables de l’ONA) ont été très sympathiques envers moi». Que de classe pour ce manager d’envergure qui laisse derrière lui un bilan plus qu’honorable.
Car, en tout juste quatre ans –or, le temps passe vite–, le patron de Sopriam a effectué tout un travail de fond au sein de la boîte dont il avait les destinées. Il a ainsi revu toute l’organisation interne, veillant d’abord et scrupuleusement à la séparation et l’indépendance entre les deux marques françaises : un point crucial dans la philosophie de PSA. Il a aussi recentré tous les efforts des deux marques autour de la satisfaction de clientèle. Comment ? En réorganisant les structures de ventes et d’après-vente afin d’améliorer le confort des clients. Cela va d’une capacité d’accueil accrue dans les showrooms, à l’amélioration du flux des véhicules en atelier, en passant par une meilleure réactivité des intervenants et une réduction des délais de réparation grâce à l’introduction d’un nouvel outil informatique.
Mais surtout, il est l’homme qui a su mettre les bonnes personnes là où elles sont, avec à la clé des performances à saluer. C’est notamment le cas pour Peugeot qui, au-delà d’être le numéro 2 des ventes de voitures de tourisme importées, a réussi à résister à l’offensive asiatique, restant toujours devant des labels forts comme Toyota et Hyundai.
En mars 2006, M. Benkirane signe un accord avec GEFCO, le leader européen de la logistique en matière de stockage et de livraisons de véhicules neufs. «Il est nécessaire pour nous d’externaliser ce genre de prestations afin de mieux concentrer nos efforts sur notre métier de base qui est la vente et l’après-vente automobile», avait-il expliqué à l’époque. Et il avait bien raison puisque, juste après, tous les autres importateurs ont suivi !
En interne, cadres et exécutants appréciaient
M. Benkirane, sa sympathie au quotidien, le sérieux de sa méthode et son approche managériale. Faut-il le rappeler, cet homme est sorti des universités d’Harvard et de Georges Washington. Un double label diplômant qui lui a ouvert de grandes portes comme celle d’administrateur-directeur général de Beiersdorf S.A France (Nivea), puis directeur général de Suzuki Maroc. Son professionnalisme autant que sa bonhomie et son consensualisme lui valurent d’être élu à la tête de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam) et ce, en juillet 2007. Derrière lui, M. Benkirane laisse, avec le sentiment du devoir accompli, une entreprise en bonne santé, bien structurée, sans carence ni vicissitude.
Quant à son successeur, Loïc Morin, il est lui aussi un homme averti sur la question automobile. Diplômé de l’Ecole supérieure de commerce (Sup de Co) de Compiègne, il entre chez CFAO (filiale du groupe PPR) en 2000. Très tôt, il occupe un poste à responsabilité, en tant que directeur général de Peugeot Ménard Frères, l’importateur de la marque au lion en Nouvelle-Calédonie. En juillet 2005, il est «dépêché» par le groupe pour réorganiser et diriger sa filiale, CFAO Motors Maroc. Lui aussi réalisera de grands travaux, notamment sur le plan infrastructurel, à travers l’élargissement d’un réseau en fonds propres et la construction à Bouskoura de la plus grande représentation multimarques : le «Village automobile».Visionnaire, c’est lui qui va négocier et racheter DAF Industries Maroc, pour le compte de son groupe. Une structure opérant dans les utilitaires et poids lourds et donc à même de pouvoir réaliser du chiffre (d’affaires) pour engranger de gros bénéfices. Car en fait, Loïc Morin est surtout un inconditionnel de la rentabilité. C’est probablement, et entre autres, pour cela que l’ONA l’a désigné au poste qu’il occupera désormais.

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