Automobile

Zineb Oukacha : Oui à la féminité, non au féminisme !

© D.R

ALM :  Ça fait combien de temps que vous travaillez dans le secteur automobile ?
Zineb Oukacha : J’ai commencé dans le secteur automobile en 1997. Ça fait maintenant 16 ans donc avec une année et demie «d’infidélité» où j’ai quitté le secteur pour aller vers la cosmétique. Mais c’était partir pour mieux revenir.

Etait-ce un choix ou un pur hasard ?
C’était une rencontre par hasard. Quand je suis rentrée après mes études, je voulais vraiment intégrer la cosmétique et toutes mes recherches étaient axées sur ce domaine. J’avais été prise mais comme il y avait quelqu’un de ma famille dans la même entreprise, ça ne s’est finalement pas fait. J’ai rencontré par hasard un cabinet de recrutement qui m’a proposé un poste de commercial chez AutoNejma pour Mercedes. J’ai accepté parce que ça faisait 6 mois que j’étais à la recherche d’un emploi et que je voulais absolument commencer à travailler et me sentir active.  Je l’ai pris par défaut. Et le par défaut est finalement devenu une carrière. Je me suis retrouvée dedans. J’ai grandi dans un milieu d’hommes et donc forcément j’avais une fibre un peu plus développée que n’importe quelle femme pour les centres d’intérêts masculins. J’avais un intérêt particulier pour les voitures. C’était beau de travailler pour Mercedes, les belles voitures, le luxe… Cela me contenait et je me suis retrouvée à faire carrière dedans. Parce que le secteur automobile est très passionnant.

Avez-vous eu à faire face à certains préjugés sachant que c’est un monde plutôt masculin ?
Au départ c’était très difficile d’autant plus que j’étais vraiment dans le front office. J’étais la 2ème femme commerciale au Maroc, dans l’automobile, mais j’étais la 1ère dans le premium.  Donc forcément  que ce soit en interne ou le client, ce n’est pas quelque chose qui était accepté. Et effectivement j’ai eu à faire face, en interne, bien sûr aux bâtons dans les roues, les peaux de banane… mais comme je suis quelqu’un qui a une forte personnalité, je persévère. Au contraire plus c’est difficile et plus je me bats. Donc je me suis imposée malgré tout et j’avais d’aussi de bons résultats que les autres. Vis-à-vis du client c’était difficile, dans le sens où il avait cette barrière de la femme commerciale dans l’automobile et il demandait toujours à voir un autre commercial homme.

Cela a-t-il perduré quand vous avez atteint des postes de responsabilité ?
A ce moment, c’est plus la compétence qui compte. Chez Auto Nejma, de par ma curiosité j’ai créé le poste d’administration des ventes. J’assurais donc deux postes à la fois. Et quand on fait preuve d’une compétence à la fois administrative et organisationnelle mais aussi sur le terrain, dans la vente, forcément les portes s’ouvrent. J’ai assumé différents postes de responsabilité pour différentes marques du Groupe Auto  Nejma, notamment Jeep, Chrysler ou encore Ssangyong avant de partir chez Volvo avec un champ beaucoup plus large: le commercial, la logistique, le marketing  et l’organisation pendant 2 ans et demi. Chez CFAO, j’étais directrice marketing pour les 4 marques Opel, Chevrolet, DAF et Isuzu où j’ai eu une nouvelle expérience avec les camions avant de rejoindre Hyundai où je suis passée par différents postes : directrice communication et marketing, directrice communication, Marketing et ventes et aujourd’hui directrice commerciale et marketing.

Depuis que vous êtes chez Hyundai, vous avez préparé l’arrivée de tous les modèles de la nouvelle gamme, quel lancement vous a le plus marqué ?
Vous savez, chaque lancement est différent. Soit c’est l’introduction sur un nouveau segment sur lequel nous n’étions pas présents avec la i 30, soit c’est le renouveau avec le ix35 d’un modèle-phare à grand succès qui était le Tucson avec un nouveau positionnement, le SantaFe c’était tout aussi différent puisque le lancement international a eu lieu au Maroc. Ce qui fait aussi la spécificité de la marque, c’est que chaque modèle est lancé de façon nouvelle. Ce n’est pas standard. Mais le coup de cœur stylistique, c’est bien évidemment le Veloster et le nouveau produit qui m’a fait un effet «Waw» c’est quand même le ix35. Premier produit qui a basculé vers le Fluidic Sculpture.

Vous êtes une fervente supportrice du Raja, parlez-nous de cette passion pour le foot…
La passion pour le foot remonte à ma toute petite enfance, du temps où il n’existait que la RTM qui diffusait le championnat allemand et anglais. C’était mon premier contact, mais ça vient de mon père. Il faisait partie de l’équipe des Girondins de Bordeaux quand il faisait ses études et donc j’ai appris le rugby et le foot avec lui. Il m’a initiée à ça, je le voyais jouer, c’est quelque chose que j’ai eu très tôt dans ma culture. Pour ce qui est du Raja. Je ne jouais pas au foot mais je nageais quand j’étais adolescente. Avec mon amie d’enfance Yasmine Skalli, qui a eu une carrière professionnelle, nous avons créé le Raja natation et à partir du moment qu’on porte le maillot du Raja une fois, pour n’importe quelle discipline on lui reste fidèle. C’est de là qu’est née la passion pour le Raja. Comme je m’entraînais au stade, quand il y avait les matchs samedi ou dimanche on se plaçait dans la fameuse «Magana» pour regarder l’équipe jouer. Mais  ma passion pour le foot existe aussi pour l’équipe nationale du Maroc, pour d’autres équipes comme le Barça. C’est un beau sport, je passe mes week-ends à suivre les différents championnats, je ne rate rien : espagnol, anglais, français…

Quel message voudriez-vous transmettre aux femmes marocaines à l’occasion du 8 mars ?
Etre une femme, oui. Etre une féministe, non. Etre le complément de l’homme, oui. Etre une rivale de l’homme, non. On peut être femme, on peut s’épanouir dans le travail, on peut avoir une carrière mais il ne faut pas être dans cette rivalité homme-femme, c’est une dualité qui est stérile à mon sens. L’homme et la femme sont complémentaires et c’est dans ce sens qu’on est 50% l’un de l’autre, et chacun est à 100% dans ce qui le concerne. Et si on est née femme et on est né homme c’est que chacun  a une part de responsabilité  à assumer. Pour moi, on est dans la complémentarité ce n’est pas de la rivalité, de la dualité ou un rapport de force. Il faudrait qu’hommes et femmes comprennent qu’on peut être une femme, avoir une carrière, s’assumer, s’entraider dans le foyer mais chacun en gardant sa place. Le choix n’est pas là.

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