Chroniques

Hors-jeu : Népotisme

L’équipe nationale marocaine de football s’est hissée d’un rang dans le nouveau classement de la FIFA, passant de la 38è à la 37è place avec un total de 613 points. Notre sélection nationale est en cinquième position au niveau africain. C’est bien entendu en deçà de la valeur historique et la réputation de l’équipe nationale marocaine et du football national en général. Les Lions de l’Atlas sont précédés par le Cameroun, le Nigeria, le Sénégal et l’Afrique du Sud. Mais le Maroc est mieux placé que l’Egypte, la Tunisie et la Côte d’Ivoire. Cette « petite » évolution est un bon présage pour ce que l’entraîneur national a entamé comme travail. Faire un pas en avant sous la houlette d’un coach local ne peut que réjouir.
Cependant, Baddou Zaki demeure menacé par les intentions hostiles de certains membres de la Fédération Royale Marocaine de Football. C’est l’engagement solennel du président de la FRMF qui lui avait épargné un limogeage prématuré. Hosni Benslimane avait clairement reconnu que Zaki faisait du bon boulot et qu’il avait confiance en lui. Les « piliers » du football management quant à eux, ne veulent toujours pas de lui comme entraîneur avec ou sans raison. Ils le mêlent à leurs petites manœuvres de lobbying et leurs guéguerres personnelles pour mettre la main sur le parcours de certains budgets.
Certaines sources affirment même que ceux qui en veulent à Zaki ont des intérêts communs avec quelque entraîneur étranger qui tourne autour de la place ô combien légitime de Zaki. Si la performance est mauvaise, c’est Zaki qui est montré du doigt avec une large complicité de certains organes de presse. Si les résultats sont satisfaisants, c’est grâce à « la chance» ou mieux encore, grâce à un exploit individuel ou à cause de la faiblesse de l’équipe adverse…Toutes les interprétations sont plausibles pour dévaloriser un ex-Lion de l’Atlas, dont l’empreinte indélébile restera ancrée dans les annales du ballon rond national.  Ancien capitaine et gardien de but de la glorieuse formation qui avait honoré le continent africain et le monde arabo-musulman lors du Mondial 1986, Zaki fait de sa mission actuelle à la tête de l’équipe nationale sa raison d’être.
Ces responsables ne veulent rien entendre. L’actuel classement du Maroc au niveau africain le rend exempt du tour préliminaire des éliminatoires africaines pour le Mondial-2006 en Allemagne.  Et si le travail de Baddou, ou le hasard, propulse les Lions de l’Atlas à un rang beaucoup plus avancé, que feraient ses détracteurs, le cas échéant ? Daigneraient-ils venir lui dire un gentil « bravo » lui tapotant l’épaule avec une main contenant un cigare de renommée ?  Il faut que le hasard renverse la fourmi pour qu’elle voie le ciel. Nous souhaitons sincèrement que notre sélection nationale aille de l’avant sous l’égide d’un technicien marocain qui aime son pays et qui ne considère pas sa mission comme un passage temporaire pour se remplir les poches et s’associer à des opportunistes locaux au détriment des aspirations de toute une nation.

Articles similaires

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc

Chroniques

Et si on parlait culture… l’débat 2ème édition

Les Marocains sont épris de culture, il suffit pour s’en rendre compte...