Chroniques

Point de vue: Faire face aux «enrôleurs»

© D.R

L’Europe est touchée, les Etats-Unis également, le Maghreb ne pouvait y échapper et notre pays lui aussi est travaillé au corps par des «enrôleurs» de la mort.

Plus précisément, ce sont nos jeunes qui sont la cible de ceux qui au sein de ce que l’on appelle «cellule», cherchent à les recruter ! Nos jeunes ne sont pas destinés  à servir de «chair à canon» et pourtant certains d’entre eux se laissent manipuler, se laissent illusionner au point d’être convaincus, ou se convainquent eux-mêmes, de partir rejoindre ce qu’ils croient être une cause, en Syrie ou en Irak.

Les «services» font leur travail et il ne se passe une semaine sans que l’une de ces «cellules d’embrigadement» ne soit démantelée! Mais nous, collectivement que faisons-nous : familles, école, tissu associatif, autorités religieuses, personnalités charismatiques… pour contrer ce discours, pour montrer à ces jeunes à quel point ils se fourvoient et combien ce chemin qu’ils empruntent est une voie sans issue…

Nous ne pouvons laisser notre jeunesse seule face à ces «enrôleurs», certes l’arsenal juridique se renforce pour tenter d’endiguer ce phénomène mais ce ne peut être suffisant, il y a tout un travail à faire pour tresser un cordon sanitaire autour de nos jeunes…il faut du discours, de la prévention, de la pédagogie…et des actes ! Il est urgent de donner des perspectives à ces jeunes, cela passe évidemment par l’éducation, la formation, l’emploi mais pas seulement, il faut être présents à leurs côtés, il faut les écouter, les entourer, leur montrer qu’ils nous sont chers… il faut créer une vraie mobilisation autour d’eux. Certes, une nouvelle génération  s’investit dans le travail associatif, au sein d’associations dans leurs quartiers, leurs écoles, sur le terrain. La culture, le social, le sport, les arts, le soutien scolaire, la citoyenneté, la participation à la vie de la cité sont leurs principaux domaines d’engagement.

Cependant les jeunes qui s’investissent sont minoritaires, d’autres qui étudient, qui travaillent, ne franchissent pas la porte de l’engagement associatif, parce que pas ou peu sensibilisés, par manque de confiance… d’autres encore, parce que vivant l’exclusion, parce que livrés à eux-mêmes, parce que «désespérés», parce que baignant dans un environnement en déshérence, sombrent dans la délinquance, la drogue, la violence… ou l’embrigadement.
Et là aussi – dans leur tentative de s’investir dans l’associatif, dans leur engagement naissant – nos jeunes se retrouvent bien seuls : je vois la difficulté pour eux de convaincre des intervenants de venir participer à leurs activités, à leurs débats, je les vois se retrouver le plus souvent entre eux ou entourés des rares personnalités qui répondent à leurs appels, à leurs invitations… Bien sûr chacun a ses propres contraintes : travail, famille, agenda… mais puisque nous agissons par priorités, alors décidons qu’être présents auprès de nos jeunes en est une !
Ne les laissons pas seuls face aux «enrôleurs», multiplions les occasions de les rencontrer, discuter avec eux, de les «parrainer» ! Soyons là, ne laissons pas les vents mauvais les soustraire à leur, et à notre avenir…

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