Culture

Bei Dao le bidaoui

Rarement le nom d’un poète aura rimé aussi bien avec celui de la ville qui l’honore. Bei Dao, le Bidaoui, semblait destiné à recevoir un prix à Casablanca. Une ville que le Chinois dit très bien connaître à travers un titre qui l’a fait rêver pendant trente ans. Il a lu le scénario de «Casablanca», le film, et en a reçu un choc émotif et littéraire intense.
Le poète tient ce scénario pour l’une des meilleures productions littéraires qu’il lui est arrivé de lire. Sous la censure, ce scénario lui a permis de résister, de tenir bon. «Et me voilà arrivé enfin à la plus belle ville de mes rêves» a affirmé le poète sous un tonnerre d’applaudissements.
Bei Dao a aussi parlé dans son allocution de l’idée qu’il se fait de la poésie. La poésie n’est pas un luxe, un dessert; elle est absolument nécessaire à la vie d’aujourd’hui. Et la vogue de la poésie, basée sur des jeux de mots et des acrobaties intellectuelles, qui prévaut en Occident, selon les termes de l’intéressé, n’a rien à voir avec la vraie poésie qui est affaire de coeur et de sang. Bei Dao a lu ensuite un poème composé à l’occasion de la visite qu’il a effectuée, au printemps dernier, en compagnie de la délégation du Parlement International des Ecrivains au poète Mahmoud Darwich. Intitulé «Ramallah», ce poème a bercé les personnes présentes aux sons d’une langue lointaine – le chinois. Il est curieux de constater que la lecture de Bei Dao tenait autant du débit que du chant.
Ramallah constituait un leitmotiv plus chanté que dit. Avant que le Chinois ne prenne la parole, le poète Mohammed Bennis, Président du Festival International de la Poésie de Casablanca avait loué les mérites de Bei Dao qui sait allier, dans son oeuvre, modernité et tradition dans la pure versification de son pays. Le prix Argana, sous forme d’une petite sculpture représentant un arbre aux multiples ramifications, est d’une valeur de 8000 dollars. Ce prix, parrainé par la Fondation Wafa-Bank, récompense un poète âgé d’au moins 50 ans et dont la poésie et l’engagement dans vie sont indissociables.

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