Culture

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 Mathieu Chedid : qui de nous deux
L’extravagant monsieur -M- s’interroge : Qui de nous deux ? Et l’auditeur de prendre la question pour lui aussi. Une question qui pourrait remonter à ce -M- comme Mystère. Alors que chacun sait qui est Mathieu Chedid, il continue – ceci est son 3e album – à se dédoubler pour publier des disques qui lui échappent. Des chansons remplies de Magie (avec un M), de Merveilleux (…), et surtout avec l’obsession de la M… Musique. Mathieu Chedid joue (avec) la musique en embrassant genres et époques, styles et courants. Extravagant monsieur -M- qui se règle son compte lui-même dès la première chanson ("Mon ego"), ébouriffante comme un coup de tonnerre. Funky à outrance ("Je me démasque"), délicatement swing ("La Bonne Étoile"), puissamment disco ("Gimmick"), avec la guitare au bout des doigts pour, à chaque fois, asséner le coup de grâce. -M- pourrait bien être le nom du groupe incluant Mathieu Chedid finalement. Les musiciens – Shalom, Cyril, Vincent – serrent les rangs autour des compositions, pour les faire divaguer sur des rythmiques fatales ("Psyko Bug"). Et par-dessus, s’évade cette guitare que Mathieu Chedid joue sans retenue mais sans ostentation, faisant patte de velours ("Peau de fleur") ou vibration essentielle ("Qui de nous deux"). À la question du titre, on ne choisira pas : on prendra le lot !



Lee Scratsh perry : Arkology
Les quatre heures de musique époustouflante de ce coffret trois CD ne sont qu’un petit aperçu de l’univers sonore très personnel créé par ce producteur de reggae dub incroyablement prolifique, excentrique légendaire, Lee "Scratch" Perry. Toutefois, ce coffret reste la meilleure porte d’entrée dans son monde, élaboré autour de techniques de production personnelles et avant-gardistes utilisées sur les chansons reggaes les plus spirituelles, sexy et en colère qui aient jamais été écrites. Lee "Scratch" Perry est né en 1936 et sa carrière couvre l’histoire de la musique jamaïcaine. En revanche, ces cinquante-deux titres proviennent principalement de la fin des années soixante-dix, lorsqu’il était à son zénith, enregistrant des succès comme "War In A Babylon" de Max Romeo et "Police And Thieves" de Junior Murvin pour Island. Avec un livret intéressant et un bon nombre d’inédits, Arkology est un festin de titres incroyablement profonds, osés et aussi inquiétants que le talent de Lee "Scratch" Perry est grand.



 Max Romeo  & the upseters : 
War ina Babylon
Cet album, publié en 1975, est l’un des grands chefs-d’oeuvre du roots reggae. Avec l’immortel refrain de "War Ina Babylon", il reste un des sommets des productions du légendaire Lee "Scratch" Perry, à la grande époque, bien trop courte, du studio Black Ark. Max Romeo avait déjà obtenu quelques succès en Jamaïque mais ce disque l’a propulsé sur la scène internationale. Il a été entièrement enregistré et mixé par l’excentrique du reggae avec les fabuleux Upsetters en accompagnement. Max Romeo a vécu sur ce morceau pendant un quart de siècle, de tournée en tournée. Le reste de l’album est lui aussi millésimé Black Ark. Il est à la hauteur de ce tube splendide. Indispensable à tout amateur de reggae.



Live 81 : telephone
Entre la juvénilité de pois sauteur de "Hygiaphone" et l’épure bluesy de "Au coeur de la nuit", Téléphone aura peaufiné son style en écumant les salles de province. Soudés depuis 1977 autour de Jean-Louis Aubert, chanteur-guitariste promu héros, le combo parisien incarnera la rébellion rock des années 80, bien avant l’invasion rap. Le club des quatre agités, par des ingrédients éternels chers aux standards stoniens, imposera en cinq albums ses refrains accrocheurs et ses mélodies inoubliables. Leur morgue cachait une grande naïveté, leur musique allait plus vite et plus forte que la légende de James Dean. Riffs hendrixiens, rythmique percutante et textes écorchés résonnaient à l’unisson des colères et des frustrations des moins de vingt ans, sous le gouvernement Giscard. Paris 81, live brûlant enregistré en 1981, résume l’hystérie déclenchée par Jean-Louis Aubert et ses acolytes au sommet de leur forme, généreux, volontaires et débordant d’énergie. Ce témoignage public présente quatorze tubes devenus des hymnes populaires comme "Tu vas me manquer", "Crache ton venin" ou encore "Argent trop cher", des gimmicks sans prétention, des joyaux pour ados, des emblèmes de la Téléphomania.

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