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Cesaria Evora : Live In Paris
C’est bien grâce à elle, la "Diva aux pieds nus", telle qu’elle a été surnommée en France, que le monde a découvert cet archipel sec au nom mal porté : le Cap-Vert. Balayées par les vents et la poussière, les îles du Cap-Vert ressemblent plus au Sahel qu’à une carte postale idyllique. C’est de là que viennent toutes les chansons de celle que ses compatriotes ont nommée "Cize", comme la douce «morna» soutenue par la trompette et les guitares que l’on peut entendre. Mornas et Coladeras, rassemblées dans cette anthologie, présentent deux aspects dominants de la musique de Cesaria Evora. La «morna» reste la forme la plus connue, autant au Cap-Vert qu’au-delà. Et c’est avec ces mélodies tristes que des titres comme "Partida" ou "Perseguida" touchent au cœur. C’est l’âme profonde du peuple capverdien qu’elles transportent. On y entend même les accents du tango ("Lua Nha Testtemundia"). Des histoires d’amour, simples, racontant l’éloignement de l’être cher et la séparation, où les compagnons sont les instruments à vent – clarinette, saxophone, trompette –, et toujours des cordes, ces guitares issues du fado ("Crepuscular Solidao"). Comme pour réjouir ces moments sombres, l’humour et la gaieté des «coladeras» répond par des plages familières ("Nho Antone Escaderode"), des couplets souriants ("Petit pays") et des appels à la danse, salsa ("Fala Pa Fala") ou Brésil ("Carnaval De Sao Vicente"). Même si elle dut attendre de passer la cinquantaine pour être reconnue comme une artiste majeure par le monde entier, Cesaria n’aura raté aucun rendez-vous avec le public depuis, et ces 2 CD en contiennent les meilleurs souvenirs.


The cure : Staring at the sea
Les années 80 ont incontestablement été marquées au fer rouge par la cold  et la new wave de formations emblématiques comme New Order et Cure. Robert Smith,  leader de l’anthracite groupe de Crawley, est un homme à part. Obsédé par sa paranoïa  et ses démons, ses oeuvres aux rythmes obsessifs hypnotiques et sa voix, froide et  mystérieuse, inquiètent. Au final, on finit toujours par succomber à leur charme  insidieux. Il faut avoir vu Smith sur scène, grossièrement maquillé d’un rouge à lèvres  épais, dégoulinant de mascara et les cheveux en pétard, pour comprendre le ton  qu’affiche le groupe originaire de Crawley. Il n’empêche que Cure a gravé en pagaille  des singles accrocheurs réunis sur cet essentiel Staring At The Sea avant de  succomber à sa folie destructrice. Moins pesant sur la longueur que le nihilisme des  albums, Staring At The Sea est paradoxalement jouissif. Hymnes sombres  ("Killing An Arab" inspiré de "L’Etranger" de Camus, "A Forest", "Charlotte  Sometimes"…) et pop songs à la mélodie parfaite ("In Between Days", "The  Caterpilar"…), tout est là sur cette somptueuse compilation parue en 1986. Une  excellente entrée en matière pour qui ignorerait encore tout de cette formation-clé des  années 80.


Beastie Boys : Paul’s Boutique
Une performance d’horlogers maniaques au niveau des samples et une incroyable fantaisie contrôlée font de ce deuxième album des Beastie Boys l’équivalent rap du sergent Pepper des Beatles. Après des débuts plutôt provocateurs (et couronnés d’un immense succès), les trois mauvais garçons blancs de New York déménagent à Los Angeles et signent une oeuvre majeure avec ce «Paul’s Boutique» ambitieux et complètement libéré. De  »Shake Your Rump » à  »Hey Ladies », de  »Egg Man » à  »What Comes Around », on assiste à un festival de voix nasillardes poussées à bout par de jeunes déments dénués du moindre scrupule ou complexe. Et surtout, on se délecte de l’inventivité de la production effectuée en collaboration avec les Dust Brothers : l’action et le dépaysement sont permanents. Adrock, MCA et Mike D s’amusent avec tout ce qu’ils ont trouvé au grenier et leurs délires ultra-funky ne connaissent pas de limites. En 1989, Shaft se retrouva vingt mille lieues sous les mers grâce aux Beastie Boys.


Genesis : Turn It On Again
Si l’on peut y entendre les voix de Peter Gabriel et Ray Wilson, c’est tout de  même Phil Collins qui se taille la part du lion sur cet album live paru en 1999. À  quelques exceptions près – "I Know What I Like (In Your Wardrobe)" et la version 1999  de "The Carpet Crawlers" -, le répertoire est en effet constitué des grands hits de la  seconde carrière du groupe anglais, de "Mama" à "Invisible Touch", de "In Too Deep" à  "I Can’t Dance" ou à "Turn It On Again". Adulé des téléspectateurs de MTV et des  auditeurs des stations FM, Genesis, depuis longtemps, était devenu imbattable sur le  difficile terrain de la ballade. Cet album en apportait une nouvelle preuve.

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