Culture

Festival du cinéma américain : Deauville se plonge dans les horreurs de la guerre en Irak

© D.R

Le festival du cinéma américain de Deauville a plongé mardi dans les horreurs de la guerre en Irak avec le film de Paul Haggis « Dans la vallée de Elah » qui raconte la disparition mystérieuse d’un soldat au cours d’une permission.
De retour d’Irak pour sa première permission, le soldat Mike Deerfield est porté déserteur après sa disparition non loin de sa base dans l’Etat du Nouveau Mexique. Son père Hank, un ancien membre de la police militaire, interprété par Tommy Lee Jones, cherche à le retrouver en se liant d’amitié avec l’officier de police chargé de l’enquête.
Mais l’armée ne collabore que du bout des lèvres à la recherche de la vérité alors que Hank Deerfield découvre peu à peu grâce à des vidéos tournées par son fils sur son téléphone portable les horreurs que les soldats américains font endurer aux civils dans cette guerre.  Pratiquement absente en images, hormis ces mauvaises séquences vidéo, la guerre, qui poursuivra ces soldats jusqu’aux Etats-Unis, est omniprésente dans ce film sensible à la construction limpide et au ton juste.  On retiendra en particulier la métamorphose, par petites touches, d’un père fier que son fils serve dans l’armée et dont les certitudes s’écroulent, une à une, au fil de la résolution du drame.
Le réalisateur canadien dit avoir eu l’idée du film en regardant sur Internet des vidéos sur la guerre en Irak. «Sur ces images un peu dérangeantes, on voit de nombreux civils morts et je me demandais comment ces images devaient hanter les soldats et ce que je ferais moi-même si j’étais là-bas», explique-t-il.  Paul Haggis dit s’être finalement engagé sur ce terrain en raison de « l’absence » de reportages sur le sujet sur les grands médias américains. «A la différence du Vietnam, les médias se conforment aux demandes du gouvernement pour lequel il n’est pas patriotique de montrer le visage des morts», assure le réalisateur qui a obtenu trois Oscars en 2006 pour «Collision».  Pour autant, il estime ne pas avoir fait un travail politique mais en avoir d’abord appelé à la «responsabilité» de tous. «Les films ne doivent pas délivrer des messages, mais savoir poser des questions difficiles pour que les gens en discutent entre eux et trouvent des réponses», dit-il. Il ne veut pas non plus accabler George W. Bush en soulignant que Démocrates et Républicains étaient d’accord pour engager cette guerre et que les Américains étaient à l’époque «à 90%» derrière leur gouvernement.
«Dans la vallée de Elah», en compétition à la Mostra de Venise, est le deuxième film sur la guerre en Irak présenté en avant-première à Deauville après «Redacted» de Brian de Palma qui met en scène des soldats confrontés à un check-point aux exigences de la presse et de la population locale.

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