Culture

Hiba Tawaji : «L’amour occupe une très grande place dans ma vie»

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ALM :Votre chanson «Helm» a connu un franc succès. Donnez-nous un aperçu de ce titre.
Hiba Tawaji : Le concept de la chanson s’articule autour de la problématique du rêve. La chanson relate une histoire d’amour et une rencontre qui ne surgissent que durant le sommeil. Elle porte des images très symboliques et surréelles. Les paroles et la composition musicales sont respectivement attribuées à Ghadi et Oussama Rahbani. Comme il est connu, la musique d’Oussama Rahbani permet à l’interprète de se défier et de se surpasser. Personnellement, ce défi m’aide à exploiter mes capacités et mes étendues vocales pour les marier à des sentiments vivants, forts et réels.

Le fait de chanter, d’interpréter et de réaliser le clip a-t-il été une tâche facile pour vous ?
Le fait d’être à la fois réalisatrice et chanteuse m’a permis de me projeter devant la caméra selon la conception dramatique que j’ai préalablement imaginée. Pour que cela soit réussi, je pense que le plus important est d’être bien organisé, avoir l’œil observateur et créer une bonne synergie au sein du groupe. De même, un minutieux travail de recherche a précédé la concrétisation du clip, sans oublier le soutien du producteur Oussama Rahbani. Il a joué un rôle prépondérant durant toutes les étapes du tournage.

Votre voix a un timbre particulier. Comment est né ce penchant ?
J’ai toujours été une grande passionnée de musique et de chant. Le chant fut pour moi un choix naturel dès mon bas âge. Toute petite, j’imitais les stars qui me séduisaient. C’est ainsi que j’ai forgé ma propre identité artistique.

Votre nom est lié à celui d’Oussama Rahbani. Peut-on dire que vous êtes sa révélation ?
Effectivement, c’est une grande responsabilité qui m’est attribuée. Je travaille quotidiennement pour préserver et maintenir ce niveau de performance. La rencontre avec Oussama Rahbani fut pour moi un rêve. Il a toujours été à mes yeux une personnalité marquante et innovatrice. Sa musique a été pour moi un point marquant dans la scène musicale libanaise. Grâce à une amie, ce rêve s’est réalisé en 2007. En m’écoutant chanter, il a été convaincu de mon talent. Ainsi, il a décidé de me former en me proposant à de célèbres professeurs de musique et de chant. Au fil du temps, Oussama a remarqué mon évolution et ma détermination. C’est ainsi qu’il m’a proposé le premier rôle dans «Le retour du Phoenix». Ce fut un grand succès.

Votre style musical n’est pas consommé. Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette voie ?
Je trouve que c’est très important pour un artiste de se surpasser et d’explorer de nouvelles techniques musicales. Ainsi, mes goûts et influences artistiques qui répondent parfaitement à la lignée musicale de Oussama Rahbani m’ont conduite à choisir ce style mélangeant à la fois les rhytmes orientaux et occidentaux.

Quelles sont vos réalisations musicales jusqu’à présent ?
À 23 ans, je compte à mon actif trois comédies musicales, dont j’ai joué le premier rôle féminin. Il s’agit de la pièce «Le retour du Pheonix» d’Oussama Rahbani ainsi que «Moulouk Tawaef» et «Sayf 840» de feu Mansour Rahbani. De même, j’ai lancé deux clips à savoir «Metl El Rih» et «Helm» qui est tirée de mon premier album «La bidayi wla nihayi». Cet opus qui sera disponible prochainement dans les bacs comprendra douze chansons dont neuf composées et orchestrées par Ousama Rahbani et trois reprises du répertoire mondial. Je chanterai dans cet album deux titres écrits par le grand Mansour Rahbani. L’album traitera de sujets variés tels que l’amour et la patrie. De même, on prépare actuellement une nouvelle comédie musicale intitulée «Don Quichotte», programmée cet été au Festival de Byblos.

Que représente pour vous le théâtre Rahbani ?
L’essence du théâtre Rahbani est basée sur la trilogie : «Dieu, l’être humain et la patrie». Il nous touche directement et influence notre quotidien. C’est un théâtre unique au monde, qui se base sur un fil dramatique, des textes profonds et des connotations philosophiques et humaines. C’est un théâtre avant-gardiste qui a su prédire l’histoire dans le monde arabe et l’analyser. Les frères Rahbani étaient des grands poètes et compositeurs musicaux. De par leur innovation et créativité, ils ont contribué massivement à l’évolution de la musique arabe et ont introduit la pensée dans l’art. Malgré leur disparition, ils continuent à nous influencer, quotidiennement, dans tous les domaines.

Quel a été l’apport de ses expériences au sein de cette troupe?
Chaque rôle a une valeur ajoutée que cela soit sur le plan personnel ou professionnel. Je sens que je m’enrichis à tous les niveaux. C’est aussi un support solide qui renforce mes pas dans le domaine de l’art. Ces expériences représentent pour moi une grande responsabilité et un défi quotidien . C’est un rêve qui devient réalité.

Vous avez foulé les grandes scènes libanaises. Quelles sont les autres estrades dont vous rêvez?
Chaque scène a sa propre magie et chaque expérience est particulière. Au Liban, on a de la chance d’avoir plusieurs grandes scènes, et bien sûr je rêve de les fouler toutes. Mondialement, je rêve de l’Olympia, Broadway, Madison Square Garden et autres. Je rêve d’une bonne continuité à tous les niveaux, et du succès auprès du public. Il faut rêver de toucher la lune pour atterrir sur les étoiles.

Vous êtes une artiste à multiples facettes, dans quel profil vous vous sentez le plus ?
Je suis fière d’être à la fois actrice, chanteuse et réalisatrice. J’aime toutes ces facettes et j’essaye continuellement d’équilibrer entre elles. Mais vu que le chant m’habite et que les cordes vocales sont ancrées dans le corps de l’homme, je suis chanteuse avant tout.

Quels sont vos autres talents cachés ?
Je suis passionnée par les différents aspects de l’art. J’aime voir des films, écouter de la musique et lire. Je m’intéresse à la philosophie et à la psychologie ainsi qu’à la peinture et aux musées.

Quelle place occupe l’amour dans votre vie ?
L’amour occupe une très grande place dans ma vie. C’est l’essence de nos vies et ce qui nous aide à nous découvrir. L’amour nous permet de donner constamment sans retour.

Selon vous, l’engagement affectif pourrait-il limiter les ambitions d’une artiste?
Si c’est un vrai amour, bien sûr que non. Le plus important est la communication et le respect des choix du partenaire. Il ne faut pas chercher à contrôler l’autre mais plutôt de partager avec lui les ambitions et les rêves et de l’encourager dans tous ses choix.

Un petit mot pour le public marocain.
Je remercie le public marocain pour son encouragement. La chanson a eu des échos au Maghreb. Je salue votre amour pour l’art et j’espère de tout cœur vous rendre visite prochainement.

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