Culture

La bataille des meilleurs pour le grand sacre

Parmi les 15 films sélectionnés en compétition, plus de la moitié ont été projetés. «Boby» de l’Américain Emilio Estevez, «La Maison de sable » du Brésilien Andrucha Waddington, «Las vidas de Celia» de l’Espagnol Antonio Chavarrias, «Mon frère se marie» du Suisse Jean-Stéphane Bron, «A casa nostra» de l’Italienne Francesca Comencini, «Un dimanche à Kigali» du Canadien Robert Favreau, «The paper will be blue» du Roumain Radu Muntean, «Gradualy» de l’Iranien Maziar Miri et, last but not least, le long-métrage du jeune réalisateur marocain Fawzi Bensaïdi, «What a wonderful world», son deuxième après «Mille mois» (Prix dans la catégorie «Un certain regard», Cannes 2003).
Au total, neuf films ont été alignés jusqu’ici. Il reste encore six films à projeter jusqu’à vendredi, mais les pronostics vont bon train. Si nombre de festivaliers sont unanimes à souligner la qualité de tous les films dans la course vers «L’Etoile d’Or», il n’en demeure pas moins que certaines préférences s’affichent. Au-delà du marocain «What a wonderful world», trois films partent favoris : «Boby», «La Maison de sable» et «La casa nostra». Les Etats-Unis arrivent en tête avec «Boby», une saga policière construite autour de Robert F. Kennedy, le candidat démocrate à la Maison-Blanche, mort assassiné le 6 juin 1968.
A travers ce film, on redécouvre le vieux visage d’une Amérique «où l’on devient flic ou criminel». En arrière-plan, la guerre du Vietnam qui continue de ronger la conscience d’une Amérique ravagée par la violence et l’intolérance. L’espoir de l’Amérique de retrouver son visage humain semble s’être évaporé avec l’assassinat de l’icône Kennedy. Or, c’est cet espoir que veut porter le film d’Estevez à travers une figure emblématique de la liberté : Kennedy. C’est également un appel adressé aux jeunes pour se réapproprier les beaux idéaux défendus par cette légende vivante de la lutte pour la démocratie.
Un pari réussi par le réalisateur. «Une forme moderne s’est emparée d’un fait historique», explique Mohamed Bakrim, critique de cinéma. Dans l’ordre des préférences, un film appartenant à la même sphère américaine est également donné favori. Il s’agit du brésilien « La Maison de sable » de Waddington, un natif de Rio de Janeiro. Il s’agit d’une réflexion profonde sur le thème de la destinée humaine. Trois générations de femmes se trouvent perdues dans les dunes du nord du Brésil. Le film reconstitue la lutte acharnée de ces femmes contre les forces de la nature, et surtout contre le sable qui, inéluctablement, envahit leurs maisons. Avec le temps, elles se rendent compte que ce sable a aussi forgé leur destin. Porté par une réflexion philosophique sur la nature humaine, ce film est également porteur d’une belle esthétique. A travers les images, il fait découvrir  l’espace féerique du nord du Brésil. Après les Amériques, cap sur le Vieux continent.
L’Italie, à laquelle cette 6ème édition est dédiée, part également favorite pour le grand sacre. Elle dispute la timbale avec «A casa nostra», un long-métrage réalisé par de Francesca Comencini. Contrairement aux films précédents, il ne s’agit pas de drame collectif. Il y est question du destin d’un couple lié, d’une manière consciente ou inconsciente, à l’argent. «Ugo», un banquier peu scrupuleux, et «Rita», une femme officier de la police financière qui est chargée de l’arrêter.
Bref, la destinée humaine est au cœur des films en compétition. Reste à savoir quel film aura le dernier mot dans cette course qui s’annonce très serrée. Une chose est sûre : la tâche du jury, présidé par le très exigeant cinéaste polonais Roman Polanski, ne sera pas de tout repos.

Coulisses

Omkara : un film indien sans happy end
Le couple indien Ajoy et Kajol Devgan ont eu un empêchement de dernière minute. Ils n’ont donc pas pu assister à l’hommage qui leur a été rendu le lundi 4 décembre au Palais des congrès. Le réalisateur Vishal Bardwaj et le producteur du film «Omkara» où Ajoy campe le premier rôle masculin ont assuré l’intérim. D’une durée de 2h31, ce long-métrage rompt avec la tradition du cinéma indien. Il n’a pas de happy end. Le cinéaste Vishal Bardwaj a concocté  son œuvre cinématographique tragique sans omettre les ingrédients principaux qui sont la raison d’être du film indien. Le film se termine, nénmoins, par la mort de l’héroïne Dolly.

Signature du livre «Ecrire sur le cinéma» de Moumen Smihi
Le réalisateur Moumen Smihi vient de publier un ouvrage sur le cinéma. Edité récemment à Tanger, cet ouvrage qui se veut un guide pédagogique sur les techniques essentielles à la  critique cinématographique, sera présenté pour la première fois au public. Une signature est, en effet, prévue cet après-midi,  à 17heures, dans un hôtel situé non loin du Palais des congrès à Marrakech. A l’’instar de plusieurs artistes Moumen Smihi profite intelligemment du moment des retrouvailles à la 6ème édition du FIFM pour faire la promotion de son livre.

Le groupe «Fnaïre» sur tous les fronts
Les membres du groupe «Fnaïre» ne passent pas inaperçus à la sixième édition du Festival international du film de Marrakech. Cette formation marrakchie de rap en darija ont marqué leur présence à cette grand-messe de cinéma.
Plus, devant les flashs des caméras, ils n’hésitent pas à affirmer leur présence en faisant leur show avec des gestes de la main pour qu’on puisse facilement les identifier. Pantalons larges, casquettes à l’envers, les Fnaïre sont facilement reconnaissables. Elu en 2004 meilleur groupe de l’année lors du Boulevard des jeunes musiciens, «Fnaïre» est célèbre grâce à son single «Ma tkich bladi» diffusé actuellement sur les ondes.

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