Culture

La viande cameline entre traditions et science

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La viande cameline constitue l’une des principales ressources alimentaires pour les familles au sud du Maroc. La consommation de cette viande est privilégiée pour ses vertus et sa saveur vu la qualité de l’herbe brouté par le dromadaire. En effet, la viande cameline, dont le prix oscille entre 55 et 70 DH, a des bienfaits pour les diabétiques et les obèses vu sa faible concentration en cholestérol. L’une des particularités de la viande du dromadaire consiste au mode d’élevage. Il est rare que les dromadaires se nourrissent à partir des concentrés. C’est pourquoi, d’aucuns la considèrent comme une viande bio.
La viande cameline est aussi riche en eaux (78%) et pauvre en matières grasses (13%). La consommation de cette viande diminue les risques de maladies cardiaques en raison de sa pauvreté en acides gras saturés. Cette viande est également appréciée pour ses qualités gustatives et il n’existe pas de différence sensible en ce qui concerne l’aspect extérieur par rapport aux autres viandes des autres espèces. Sa couleur varie avec l’âge, du rouge clair au rouge foncé. Et les graisses de réserve sont moins importantes que chez les autres espèces animales. «Dans la tradition locale, les produits issus du dromadaire -comme le lait gras connu sous le nom de Darwa- sont valorisés. Et il a été prouvé scientifiquement que ces produits ont des vertus médicinales pour les personnes souffrant de diabète. D’aucuns estiment qu’ils ont un effet contre les tumeurs et le cancer. Dans la région de Laâyoune-Boujdour- Sakia El-Hamra, certaines personnes atteintes de diabète prennent une dose journalière du lait du dromadaire et l’urine au lieu de l’insuline», confie à ALM Zakaria Lemtiri, chef du service vétérinaire provincial relevant de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires. «Du point de vue histologique, la viande cameline est composée de protéines. Mais la différence réside dans le contenu de ses cellules contrairement aux ovins et bovins qui vivent dans des systèmes intensifs et broutent des aliments composés de produits chimiques. Alors que le dromadaire est assujetti à peu d’interventions médicales. Et la richesse des herbes broutés se répercute sur la qualité de sa viande», a-t-il ajouté. Par ailleurs, la viande cameline ne cesse de faire l’objet de recherches scientifiques que ce soit au niveau national ou international notamment dans les pays du Golfe. Ainsi, il ressort des tests chimiques effectués ces dernières années sur cette viande que la viande cameline présente un taux élevé d’humidité de 73,6 % et un taux minéral de 4,13%. A leur tour, les résultats organoleptiques ont montré un engouement pour le hamburger à base de viande cameline par rapport aux autres préparations. Ceci étant, la viande cameline peut être transformée autant que les viandes bovines en raison des similitudes qui existent entre elles. Dans certains pays, la viande cameline est utilisée dans la production du Hamburger et la préparation des saucisses facilitant sa mastication, ces dernières coûtent moins cher que les saucisses à base d’autres types de viandes.
Récemment, une coopérative basée à Dakhla a mis sur le marché un fromage produit exclusivement à partir du lait camelin. Les procédés utilisés dans la fabrication de ce produit ont permis de présenter une telle substance alimentaire pour la première fois à l’échelle nationale. Pour rappel, une unité de pasteurisation du lait de chamelle est opérationnelle à Laâyoune. Elle produit 1,5 tonne de lait de chamelle par jour commercialisé au nord du Royaume. En général, les dromadaires lourds (dromadaires de trait et de traction) sont considérés comme les principaux producteurs de viande. Les dromadaires de selle et enfin de carrière (âgés) sont aussi orientés vers l’abattage. Il est à signaler qu’il n’existe pas de statistiques faisant état de la consommation de la viande cameline au niveau régional. D’ailleurs, le dernier recensement agricole remonte à 1996. Il en ressort que les provinces du Sud disposent de 140.000 têtes de dromadaires, soit 67 % du cheptel camelin national. Pour sa part, le Plan Maroc Vert prévoit une série de projets portant sur l’intensification, l’optimisation et la valorisation des produits du dromadaire.

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